à Akbou et dans nombre d'agglomérations de la Soummam, le squat des parties latérales de la chaussée, que sont les trottoirs, est intégré depuis fort longtemps dans les (mauvaises) habitudes. Il est même solidement ancré dans les mœurs. Le pauvre piéton est sommé de contourner les éventaires en tous genres et parfois même les véhicules qui obstruent ces espaces, en empruntant la chaussée. A ses risques et périls. Les choses semblent avoir évolué de la tolérance à la permissivité, puis à la soumission pure et simple des autorités chargées de régenter et d'organiser ces biens communs. L'activité informelle, dont on n'arrête pas de décrier les effets pervers sur l'économie, règne en maître des céans. Elle a tout accaparé. On opère au grand jour. Au nez et à la barbe de la puissance publique, qui semble avoir d'autres chats à fouetter. «Au lieu de servir pour la circulation piétonne, à la socialisation et à l'épanouissement de la citoyenneté, les trottoirs sont livrés à l'activité mercantile parallèle, à l'anarchie et à la loi du plus fort», relève, à juste titre, un retraité résidant dans la vieille ville. Depuis quelque temps, ce squat est monté d'un cran, en empiétant sur la chaussée. Tant qu'à faire ! Cette pratique, aussi singulière qu'incongrue, est l'œuvre non pas d'agents de la contrebande, mais de commerçants activant dans la légalité. C'est le cas notamment aux abords de la station urbaine de la ville, à proximité du stade communal, dans les rues commerçantes jouxtant l'hôpital et à hauteur du quartier Arafou. Par la force des choses et de l'inertie des pouvoirs publics, cette expansion ne manquera sans doute pas de faire des émules et de grignoter d'autres espaces. Des pans de chaussée attenante aux boutiques sont oblitérés par des cartons de marchandises, souvent des denrées alimentaires, périssables de surcroît. D'autres disposent des caisses et autres objets hétéroclites pour empêcher les véhicules de stationner. On est allé jusqu'à installer des panneaux «réservé à nos clients» dans une entreprise de privatisation qui ne dit pas son nom. Advertisements