L e projet ambitieux de la capitale avec «zéro bidonville» semble s'éterniser. Alors que l'on croyait que le problème de l'habitat précaire était en grande partie résolu dans la wilaya, des voix s'élèvent pour dénoncer une recrudescence de ce phénomène. En l'absence d'une politique claire sur l'éradication de l'habitat précaire dans la capitale, le phénomène continue d'exister en dépit des efforts déployés par les pouvoirs publics. Une situation qui s'explique par l'apparition de nouveaux sites de baraquement. A l'est de la capitale, les multiples recensements engagés par les services des municipalités s'avèrent comme des coups d'épée dans l'eau. Dans la commune de Bordj El Kiffan, la bidonvilisation refait étrangement surface. Ce conglomérat de baraquements est constaté dans la localité de Dergana. A la Cité diplomatique, après l'éradication de quatre sites précaires qui étaient installés en milieu de la cité, l'endroit reste toujours menacé par d'éventuelles tentatives du même phénomène. L'expansion des bidonvilles ne s'arrête pas à la seule localité de Dergana. Sur le prolongement de la RN 24, à partir de la localité de Qahouet Chergui, d'autres bidonvilles poussent, citant le lotissement se trouvant au lieudit Cheb-cheb. Bien qu'éradiqué par les pouvoirs publics suite à une opération de relogement, cet espace non surveillé accueille d'autres occupants qui ont dernièrement érigé de nouvelles baraques, conférant au lieu la même configuration qu'avant. Toujours dans la commune de Bordj El Kiffan, 39 familles vivent au lotissement Benmerabet (à la sortie de Bateau cassé) dans des conditions intenables. Dans la circonscription administrative de Dar El Beida, des opérations de l'éradication de l'habitat précaires sont toujours en cours. Sauf que les espaces récupérés sont laissés sans surveillance telles que la ferme Ali Sadek, la ferme Abela, Ouezzane, lotissement Amrane 15 et les structures en béton de Dergana à Bordj El Kiffane. A Bordj El Bahri, un autre bidonville situé dans la ferme Chabot (2) a été éradiqué, il y a quelques jours. A Réghaïa, les services de l'APC ont recensé près d'une centaine de baraques dans un domaine agricole (haouch) se trouvant au lotissement El Bey. Hormis la réapparition de ces bidonvilles, d'autres sites existent toujours sans que leurs habitants soient concernés par un programme de relogement. A Oued Smar, un site de baraquement « El Hofra », situé sur le prolongement de la voie ferrée, existe depuis plus d'une trentaine d'années. Environ une cinquantaine de familles y résident dans des conditions lamentables sans que les autorités daignent les recaser. A Kouba, commune périphérique du centre-ville, des baraques sont érigées à la lisière de la RN5, contiguës au cimetière de Garidi et à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja. Plusieurs familles y vivent dans l'attente d'une prise en charge des autorités. Au rythme où va l'expansion, il serait impossible de prétendre à une éradication définitive du fléau en l'absence d'une instance chargée de surveiller les assiettes foncières libérées. Ainsi, l'initiative des pouvoirs publics ayant trait à l'éradication de l'habitat précaire semble être sérieusement compromise. Avec les nouveaux sites de baraquement érigés en un temps record dans certains endroits isolés, il serait difficile de se référer aux récentes statistiques de la wilaya qui faisaient état de l'existence de 58468 familles vivant dans 569 sites précaires (statistiques arrêtées fin 2018). Advertisements