L'Association de réflexion, d'échange et d'actions pour l'environnement et le développement (AREA-ED), en collaboration avec GTZ et l'Association de la bibliothèque d'échanges de documentation et d'expériences (BEDE), organise son troisième atelier au complexe la Corne d'or de Tipaza, sous le thème « Options pour la construction des cadres réglementaires de contrôle des OGM et de protection des ressources génétiques ». Les deux premiers ateliers se sont déroulés à Alger et à Ghardaïa. Un quatrième aura lieu en septembre prochain. Les travaux de ce troisième atelier, qui s'étale du 12 au 14 avril, s'articuleront autour de quatre sessions intitulées la traçabilité et les systèmes de contrôle, la diversité des cadres réglementaires, les cadres réglementaires et participation de la société civile, débat et synthèse des rapports. L'Algérie a ratifié le protocole de Cartagena, en juin 2004, et fait partie du comité intergouvernemental. Lors de cette rencontre à Tipaza, les débats se sont concentrés sur les cadres administratifs et les compétences chargées des contrôles, de la gestion et des suivis ; les cadres réglementaires ; la mise en place en urgence d'un cadre national de biosécurité contre les OGM ; l'expertise fine des lois sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) et les plants et semences ; l'implication des secteurs de la santé et du commerce qui sont demeurés à l'écart tout au long des processus du cadre national de biosécurité contre les OGM et la mise en place d'un mécanisme efficace de participation du public. Les conférences et les interventions prévues au niveau des groupes de travail permettront aux chercheurs et universitaires algériens et ceux des autres pays de susciter des débats afin d'approfondir le cadre réglementaire et tenter de trouver les moyens adéquats qui visent à renforcer ce cadre pour un meilleur contrôle des OGM grâce à une mise en place d'un réseau d'expertise. Dans cette situation d'urgence, l'Algérie doit établir des lois sur les OGM et les ressources biogénétiques, en tenant compte des mécanismes de contrôle. Le sujet relatif aux organismes génétiquement modifiés est récent, mais très compliqué. Protéger le savoir-faire La confrontation internationale qui se produit actuellement est liée aux OGM. Les pays qui ont ratifié le protocole de Cartagena sont majoritaires. Or d'autres considèrent l'OGM comme n'étant pas dangereux ni pour la santé humaine, ni pour l'environnement, ni pour les systèmes agraires. 90 millions d'hectares sont cultivés en OGM. La dynamique est passée par l'industrie de la semence, une industrie contrôlée par la chimie. Ce secteur favorise l'extension des OGM. Ce développement perpétuel incite les universitaires et la société civile à aller rapidement vers la mise en place des systèmes de contrôle pour devancer les promoteurs des OGM, pour éviter d'avoir affaire aux droits de propriété intellectuelle. Il y a lieu de protéger le patrimoine et le savoir-faire des paysans. Dans le monde, cinq grandes firmes internationales produisent les OGM. Elles modifient les molécules chimiques pour développer les semences, or ces semences arrivent naturellement sur le plat et sont consommées par les humains. Les risques sont énormes et le problème de communication avec le public persiste. Les échanges d'expériences entre les pays d'Afrique, d'Asie et arabes s'avèrent impératifs. Pour l'instant, c'est le système de contrôle européen qui est efficace pour lutter contre les mouvements transfrontaliers des OGM, grâce aux résultats des travaux obtenus à partir des recherches des laboratoires. Le laboratoire communautaire de référence implanté en Italie travaille avec un réseau de 47 laboratoires. L'étiquetage de tous les produits commercialisés contenant plus de 0,9 d'OGM, la définition de la traçabilité de tous ces produits, la communication, la sensibilisation et l'implication du public et de la société civile sont autant de points abordés par les participants pour élaborer une stratégie de défense contre les OGM, afin de préserver la santé humaine et l'environnement. Le débat sur les OGM est désormais lancé en Algérie.