Les séances de soins qui peuvent durer des mois ont contraint les familles à recourir à la location sur place, malgré les prix jugés élevés. About de souffle, des parents d'enfants atteints d'Infirmité motrice cérébrale (IMC), se déplacent de Béchar, Skikda, Mila, Mostaganem et de partout à travers le pays jusqu'à Bordj Bou Arréridj, rien que pour un rendez-vous ou une consultation pour leur progéniture à la clinique de kinésithérapie et de rééducation intensive, prise d'assaut à longueur d'année. Les trajets sont tellement volumineux, que beaucoup d'entre eux optent pour la location d'un appartement. Or, c'est là où le bât blesse. «Au départ, je faisais la navette de 300 km aller et 300 km retour mais c'est épuisant que j'ai décidé de louer une maison chez un particulier pour six mois et au prix fort. D'autres ont dû prendre des congés sans solde pour mieux s'occuper de leurs enfants. À cela s'ajoute la rupture de stock de médicaments pendant la pandémie, mais ils sont disponibles maintenant», nous dit un père d'enfant handicapé de Skikda. Un autre père de Ferdjioua, dans la wilaya de Mila, enchaîne : «Nous galérons tous. Moi aussi je loue une maison à hauteur de 20 000 dinars par mois, avec toutes les imperfections qu'elle cache. Le pire est que le remboursement à la Cnas est dérisoire, heureusement que le tarif de la consultation est abordable.» Deux cas parmi tant d'autres que nous avons transmis à la responsable de la clinique, tant convoitée. «D'abord, je ressens ce que vivent les parents et je les comprends. Car, l'activité de kinésithérapeute est très rare en Algérie, d'où ces flux émanant de 58 wilayas, mieux que d'aller en Egypte pour une prise en charge onéreuse. Actuellement, on est saturé, on a prévu des travaux d'extension pour répondre à la demande», nous dit Hanane Lakhdar Hamina, kinésithérapeute, spécialisée dans la rééducation intensive pour enfants atteints d'IMC (Paraplégie, hydrocéphalée, retard psychomoteur…) et responsable de l'établissement. Des résultats satisfaisants A la question liée à une éventuelle prise en charge des parents, en termes d'hébergement, elle nous dira : «On n'a pas les moyens d'installer une résidence pour les accompagnateurs de malades durant le traitement dont la durée peut s'étaler de 6 mois à un an, incluant l'implication d'une équipe pluridisciplinaire de psychologue, neurologue, orthophoniste, nutritionniste, et avec la cherté du loyer, le fardeau ne peut être que lourd. On a beau solliciter, à maintes reprises les responsables à aider les familles à poursuivre le combat, en vain». Malgré le parcours du combattant que mènent les parents, ils ne cachent pas leur satisfaction quant aux résultats obtenus. «Oui, je suis satisfaite et je sais que ma mission est accomplie, mais je tiens à préciser que plus la prise en charge est précoce, plus les chances de guérison sont élevées, jusqu'à 80%», s'enorgueillit-elle. «Récemment, j'ai reçu une équipe de kinés, travaillant dans une clinique à Chlef, avec des équipements modernes, qui m'a demandé de l'aider, et je suis à sa disposition comme je l'étais avec d'autres collègues d'El Eulma, de Constantine et Sétif, qui ont ouvert leur propre cabinet. Au final, je demande aux responsables de tutelle de prêter plus d'intérêt à cette discipline en formant des kinésithérapeutes avec un statut qui leur permet d'exercer dans la légalité et, par conséquent, alléger le fardeau des parents et celui des malades déjà alourdi par la pathologie», conclut-elle. Advertisements