Le 6e rapport du Groupe intergouvernemental des experts du climat (GIEC) est alarmant. Le chapitre I a été publié le 9 août 2021, au moment où des pluies diluviennes, des températures record et des mégafeux dévastaient la planète. Le GIEC établit l'état actuel des connaissances scientifiques, techniques et socioéconomiques relatives aux modifications du climat. Ses données à la base des discussions multinationales autour des questions du changement climatiques. Pour les experts du GIEC, quel que soit le scénario fonction des émissions de GES (gaz à effet de serre), le réchauffement de la planète pourrait dépasser le seuil des 2°C avant 2100, où tentent de le contenir les parties contractantes de la COP. Dans son rapport, il souligne que «la région de la Méditerranée est un »point chaud » du réchauffement climatique, avec de fortes canicules et de grands incendies. Les températures devraient augmenter plus vite autour de la Méditerranée qu'au niveau mondial au cours des prochaines décennies, ce qui impactera l'agriculture, la pêche et le tourisme. Le risque pour les personnes âgées de mourir de fortes chaleurs et les morts pourraient atteindre 20 000 par an en Méditerranée septentrionale d'ici 2050». Sombre tableau. Ainsi donc, il est fort probable que les phénomènes climatiques extrêmes, comme ceux auxquels est déjà confrontée l'Algérie : canicules plus intenses, sécheresses prolongées, hausse des températures et réduction de la pluviométrie, que l'on associe à l'évolution du changement climatique, vont persister et s'intensifier sous nos latitudes. Ils provoquent la raréfaction de l'eau pour l'alimentation humaine et les besoins de l'agriculture déjà éprouvée par de longues périodes de sécheresse, des inondations causées par des pluies rares, décalées mais intenses, des incendies de forêt à la mesure des mégafeux. Des effets avec des prolongements économiques désastreux sur l'agriculture, la pêche et le tourisme pour ne citer que ceux-là, sociaux sur la santé et très probablement contraindre des populations à migrer vers les régions côtières plus clémentes, où les villes se transformeront en mégapoles linéaires. Nos experts nationaux du climat, eux, ne semblent pas préoccupés par la transition énergétique qui du reste traîne, pour ne pas pouvoir concrétiser des prévisions revues pourtant à la baisse. Ils ne semblent chercher qu'à répondre à la préoccupation de la baisse mondiale des émissions de GES. Et depuis peu, au spectre d'une réduction drastique de la production des hydrocarbures. Pourtant, le feu est dans la maison, si l'on peut dire. Sécheresses prolongées et inondations soudaines, pénurie d'eau et incendies de forêt sont le lot de chaque saison de chaque année depuis plusieurs décennies. Le plan national climat adopté en 2020 ne prévoit rien. Il est réduit à une compilation de données sans aucune action concrète pour parer au présent. En dépit du traumatisme provoqué par les feux de forêt, de l'exceptionnelle sécheresse qui a vidé les barrages et rationné l'eau et le retour précoce des inondations, la menace climatique qui vise particulièrement notre région géographique n'a pas été prise en considération dans le plan d'action du gouvernement. Seul le «climat des affaires» a eu droit de cité. Le monde entier se prépare à changer, à commencer par le comportement. Advertisements