Omar Guendouz, on le qualifie de grand car il incarnait la grandeur et l'âge d'or du théâtre algérien dans toute son envergure créatrice et dimension géniale. Il était l'un des doyens du 4e art en Algérie. Et l'un des plus doués de sa génération. Il incarnait l'histoire du théâtre algérien. De ces vieux routiers, vivants ou disparus. Les Slimane Benaïssa, Abdelkader Alloula, Sirat Boumediène, Azzedine Medjoubi, Sid Ahmed Agoumi... C'était un acteur, un comédien «XXL». Un de ces monstres sacrés ayant fait le bonheur, plutôt procuré du bonheur aux Algériens, ceux du petit et grand écran, et ceux «théâtreux» en leur décoinçant les zygomatiques. A titre d'exemple, dans les films El Ouelf Saïb, réalisé par Mohamed Hilmi, Zawjan fi haira (Des époux désemparés), aux côtés de la comédienne Nawel Zaâter, ou encore dans les représentations théâtrales, comme Edreb Enah Outafi Edou, Mohamed prend ta valise, El Mahgour, Esserdj, Hakda Oula Kthar, Cheikh Mametch, Aïla Haïla, Echetranj ou encore Super Mir. Il a surtout montré un réel talent dans Boualem Zid El Goudam (1974) et puis, avec la fameuse pièce, un chef-d'œuvre intitulé Babor Ghraq, datant de 1983, il a explosé dans ce qui deviendra un œuvre majeure signée du dramaturge Slimane Benaïssa. Un cas d'école des fans du théâtre algérien. Le pitch ? Un huis clos de naufragés, un intellectuel, un affairiste et un prolétaire ouvrier campés par Mustapha Ayad, Omar Guendouz et Slimane Benaïssa... Omar m'a «tué» de rire ! Omar Guendouz, cet enfant d'Alger, de La Casbah, est né le 25 mars 1950 à Zoudj Ayoun. Il était diplômé du Conservatoire d'Alger. Il a reçu de nombreuses distinctions sous la direction de mentors, ses professeurs de renom, tels que Allel El Mouhib, Henry Van Gray, pour le chant lyrique, Burgui, Mahieddine Bachtarzi, pour le chant arabe. C'est que Omar Guendouz était un artiste complet, pour ne pas dire parfait. Il avait un extraordinaire don d'imitation. Il pouvait imiter Fidel Castro, Che Guevara, le président Houari Boumediène, il parodiait les chanteurs de musique andalouse et chaâbie à travers des tics et tocs hilarants, il était excellent dans l'improvisation. Il savait tout faire. D'ailleurs, on le surnommait «l'homme-spectacle». Pour ainsi dire : Omar m'a «tué» de rire ! Advertisements