Devant la cherté des vêtements neufs et la dégradation du pouvoir d'achat, les petites bourses n'ont d'autre choix que de se rabattre sur la fripe proposée à des prix compétitifs. Le marché local est devenu le déversoir de tous les produits «made in». La nature ayant horreur du vide, le désinvestissement et le démantèlement de l'industrie nationale du textile ont fait le lit du vêtement usager venu d'ailleurs. Les ballots empruntent souvent des circuits détournés avant d'atterrir sur les étals. Dans la ville de Sidi Aich et les autres localités de la Soummam, ce commerce a pris un essor considérable. Les boutiques de la fripe fleurissent aux quatre coins de la ville. Flairant le filon, bien des opportunistes ont vite fait de s'y investir et d'investir leur capital. Certains commerçants ont opéré une reconversion impromptue, en abandonnant leur raison sociale initiale. «Nous proposons à la vente des articles chic à peine usagés, à des prix très compétitifs», dit le gérant d'une boutique de fripe installé au quartier Timzeghra. «J'ai toujours exercé dans le même créneau. Depuis quelques années, j'ai mis de côté le commerce du vêtement neuf, car les tarifs devenaient de plus en plus hors de portée des bourses moyennes, qui représentaient l'essentiel de notre clientèle», confie un autre marchand, révélant que depuis sa reconversion, les transactions sont devenues plus soutenues et les dividendes plus consistants. Lire la suite de l'article dans l'édition papier Advertisements