Le marché de la fripe constitue pour certains une honte, mais pour la plupart des gens, c'est un marché florissant. Beaucoup de familles éprouvent souvent des difficultés à gérer leur faible budget, déjà plombé par les dépenses durant le mois de ramadhan. Ces dernières années, la friperie reste le bon moyen pour la classe pauvre de se vêtir. En effet, la friperie constitue une aubaine pour de nombreuses familles chélifiennes, découragées par l'enchérissement des prix du prêt-à-porter et aussi déçus par un rapport qualité-prix largement incompatible. La friperie aujourd'hui symbolise l'état de précarité des Chélifiens. Le marché de la friperie constitue pour certains une honte mais pour la plupart des gens, c'est un marché florissant. Beaucoup de familles éprouvent souvent des difficultés à gérer leur faible budget, déjà plombé par les dépenses durant le mois de ramadhan et qu'elles doivent faire face aux dépenses de l'Aïd. Devant cet état de fait, les parents qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts se ruent actuellement vers la friperie en vue de satisfaire les demandes de leurs enfants. La ruée est signalée vers les boutiques de friperie, devenues, ces dernières années, une destination privilégiée des ménages. A quelques jours de l'Aïd, les étals de la friperie sont pris d'assaut par les chefs de famille en quête d'une bonne occasion. Pour les ménages qui avaient tourné le dos aux produits chinois, et qui n'ont pas les moyens d'aborder les articles aux prix hors de portée, la friperie représente jusqu'ici la seule opportunité de se vêtir de façon convenable à des tarifs abordables. Pour certains, c'est la misère qui pousse à la fripe. La friperie reste la source d'approvisionnement des milliers de familles en vêtements usagés. Les petites bourses optent pour cette solution pour vêtir leur famille quelquefois nombreuse. Ils attendent les nouveaux arrivages pour avoir le choix et font parfois de bonnes affaires. Non loin du centre-ville de Chlef, au marché de Hay Bensouna, les commerçants en friperie se retrouvent chaque jour, notamment en ce mois de Ramadhan, au cœur d'une foule de clients dont la plupart sont des femmes, qui s'agglutinent devant leurs échoppes pour s'emparer des premières balles de vêtements. Chez Mourad, jeune fripier de 26 ans, plusieurs familles, de différentes catégories sociales, venant de zones d'habitations très diverses, attendent, impatiemment, le déballage de ses nouveaux lots de vêtements de friperie. Pour les femmes, les marchés de la friperie sont devenus une alternative, même si parfois, les prix de l'offre ne sont pas très éloignés de ceux des magasins. Comme toutes ces femmes, Fadwa, femme au foyer trentenaire, qui habite Chlef consacre souvent, la matinée du samedi à la friperie du marché de hay Bensouna pour se fournir en vêtements, pour elle et pour son petit enfant. «Ici, je trouve les bons articles, surtout les vêtements pour les enfants, sans me casser la tête, ni perdre beaucoup de temps», a affirmé la jeune femme. Certains ont même complètement renversé la donne pour n'acheter de vêtements que chez les fripiers. «Ces dernières années, je n'achète les habits de l'Aid qu'auprès des marchés de la friperie. Aujourd'hui, je suis là pour acheter les vêtements de l'Aid pour mes enfants, car leurs prix deviennent très élevés, au cours de cette période», a avancé Samira. Pour Toufik, quinquagénaire, même avec la hausse des prix enregistrée chez les marchands de fripe, il n'achète que rarement des vêtements neufs, car il considère qu'ils ont toujours de bonnes affaires, ce qui lui permet une épargne considérable. Signalons que l'interdiction de l'importation de la friperie ne semble pas trop affecter les contrebandiers qui réussissent à passer leurs ballots généralement depuis la région de l'Est du pays.