Polémiques, géostratégies et guerre froide, l'Algérie possède en dehors de ces conflits verbaux conjoncturels son propre agenda, avec les élections communales qui arrivent. Justement, en interne évidemment, pourquoi ces élections et quel pouvoir le maire a-t-il réellement, premier élu de l'édifice démocratique ? Pour y répondre, on doit revenir au procès du journaliste de Liberté qui a eu lieu à Tamanrasset avant-hier, où dans le cadre de la nouvelle Constitution qui interdit toute peine de prison pour un journaliste, on a pu assister au procès le plus absurde depuis des années. D'abord la justice a tenu à souligner que le journaliste n'est pas poursuivi pour un article de presse mais pour une publication Facebook, bien que cette dernière ait repris l'article de presse mot à mot. Ensuite, la justice a accusé le journaliste d'avoir parlé de découpage électoral en disant que celui-ci n'existe pas, le démenti du ministère de l'Intérieur faisant foi, ce à quoi ont répondu les avocats en montrant le décret officiel du nouveau découpage à 58 wilayas. A la question, pourquoi avoir publié ce texte paru dans Liberté sur Facebook, l'accusé a expliqué que c'était le même texte et à la question du pourquoi l'accusé n'a pas publié le démenti du ministère de l'Intérieur alors que c'est la Présidence qui a décidé officiellement du découpage, l'accusé a répondu qu'il était en prison, là où aucun prisonnier ne peut publier de démenti. Le meilleur est pour la fin, l'article en question reprenait des phrases du maire de Tazrouk, Ahaggar, qui a ensuite démenti les avoir prononcées, et quand le juge a demandé au maire pourquoi il avait démenti, celui-ci a expliqué que c'est le wali de Tamanrasset qui le lui a exigé. On en revient à la question de départ, pourquoi élire des maires quand des walis non élus nommés par Alger décident de ce qu'a dit le maire élu même quand il a dit le contraire ? La justice est humaine et ne le sait pas, une langue est comme un lézard, quand on la coupe elle repousse. Advertisements