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Le verdict du procès en appel de rabah karèche rendu le 11 octobre
Publié dans Liberté le 05 - 10 - 2021

Le procès en appel de notre journaliste confirme, une nouvelle fois, que l'accusé a été mis en prison à cause de ses articles de presse. Le procureur de République a requis, hier, 18 mois de prison ferme contre Rabah Karèche. Le verdict sera, quant à lui, rendu dans une semaine.
Le procès en appel du journaliste Rabah Karèche, correspondant de Liberté, s'est tenu hier près la cour de Tamanrasset. Lors de cette audience qui a débuté, dans la matinée, à 10h30, Rabah Karèche, qui a comparu par visioconférence depuis sa prison, a été interrogé, comme lors de son procès en première instance, sur ses articles publiés dans Liberté, dont ceux en lien notamment avec la couverture du mouvement de protestation populaire d'avril 2021, contre le nouveau découpage administratif dans cette ville du Grand Sud algérien.
Si le juge a tenu à préciser d'emblée que l'accusé n'est pas poursuivi pour un délit de presse, mais pour des publications sur sa page Facebook, relayant, selon les chefs d'inculpation, un discours de haine, les questions adressées à Rabah Karèche, tout au long de l'audience, confirment, au contraire, que ce qui est reproché au journaliste est bel et bien lié à l'exercice de son métier. C'est ainsi que le juge, dès l'entame du procès, interroge le journaliste sur l'utilité même de couvrir ces événements. Questions qui n'ont pas manqué de susciter l'étonnement du collectif de la défense mais également de l'assistance.
"À quelles fins avez vous écrit ces articles ? Pourquoi se focaliser sur ces manifestations dans la région de Tazrout notamment ?", demande le juge au journaliste. D'une voix calme, le visage serein, Rabah Karèche rappelle qu'il est journaliste et que les couvertures qu'il a faites du mouvement de protestation relève tout à fait de sa mission. "C'est le cœur de mon métier : rapporter tous les faits et les événements liés au quotidien de la population.
Je n'ai fait qu'exercer mon métier monsieur le président", dit Rabah Karèche, en précisant, par ailleurs, que plusieurs médias, à l'instar du quotidien Liberté, ont rapporté ces événements. Le juge se penche ensuite sur l'affiliation professionnelle de l'accusé, non sans provoquer, encore une fois, l'étonnement de la défense. "Je lis dans les rapports en ma possession que vous êtes collaborateur mais non pas journaliste. Cette affiliation n'existe pas. Comment expliquez-vous cela ?". Rabah Karèche tente de répondre mais il sera vite interrompu par ses avocats qui se lèvent et s'adressent au juge : "Il a une fonction de journaliste, correspondant de Liberté, comme l'atteste sa carte professionnelle", explique, d'une voix ferme, Me Zoubida Assoul, en brandissant, à l'appui, la photocopie de la carte professionnelle de l'accusé.
Le juge s'excuse pour ce malentendu et reprend l'interrogatoire. Il lit dans ses rapports plusieurs citations contenues dans les articles en rapport avec la couverture du mouvement de protestation de Tamanrasset, à la mi-avril. "Déterrer la hache de guerre", "bataille dans l'Ahaggar", "il faut que les autorités interviennent pour trouver une solution avant que les choses ne s'enveniment", autant de citations lues par le juge et qui, selon lui, sont susceptible de provoquer la "division", "la haine", et "le désordre". Le président de la séance demande en même temps au journaliste quelles étaient ses intentions à travers l'utilisation de ces expressions. "À quel but utilisez-vous cette sémantique ? N'est ce-pas là une manière de pousser à la haine et au désordre ?", interroge le juge. La défense demande un point d'ordre. Retenant difficilement leur colère, Me Zoubida Assoul et Me Amirouche Bakouri s'adressent au juge. "Depuis le début de l'audience vous ne posez que des questions à charge et orientées", fulmine Me Zoubida Assoul. "Vous faites le travail du procureur de la République, ce n'est pas normal", ajoute-t-elle. "Loin de moi", répond simplement le juge. Rabah Karèche demande ensuite la parole. Il explique, comme lors de son procès en première instance, que les citations lues par le juge et contenues dans ses articles de presse renvoient aux déclarations des citoyens qui ont pris part aux manifestations. D'ailleurs, parmi eux, au moins quatre citoyens ont tenu à témoigner devant le juge de la cour de Tamanrasset.
"C'est monsieur le wali qui m'a demandé..."
Oumaïli Belloulen, Lahimi Salem, Mesk Abdelader, Ourzik Mouloud ont tous reconnu, à la barre, être les auteurs des propos et citations lus par le président de l'audience. Ils ont affirmé également que Rabah Karèche a toujours fait preuve de rigueur et de professionnalisme dans l'exercice de son métier. Mais c'est surtout Oumaïli Belloulen, maire de la commune de Tazrout, à Tamanrasset, qui fera une déclaration pour le moins fracassante. Quand le juge l'interroge sur le démenti qu'il avait fait contre des propos que Rabah Karèche lui a attribués dans l'un de ses articles, le maire, toujours en fonction, révèle que c'est le wali de Tamanrasset qui l'a appelé, en lui demandant de faire ce démenti et de revenir sur ses déclarations.
Devant le juge interloqué par cet aveu, Oumaïli Belloulen reconnaît bel et bien être l'auteur des déclarations citées par le journaliste dans son article. "C'est moi-même qui ai appelé le journaliste pour lui faire part des préoccupations de la population particulièrement inquiète des répercussions du nouveau découpage administratif. Je reconnais avoir dit alors à Rabah Karèche que les autorités devaient en effet intervenir. Le journaliste a fait son travail convenablement et avec professionnalisme", affirme le témoin. Appelés à la barre, les autres témoins ont affirmé que Rabah Karèche, avant son emprisonnement, "était la voix de la population locale et que c'est grâce à son travail, depuis plus de dix ans, que les préoccupations de la région parviennent aux hautes autorités".
À 11h40 le procureur de la République requiert une peine sévère contre le journaliste qui passe son 6e mois en prison. 18 mois ferme. Une peine que la défense rejettera, en clamant l'innocence de l'accusé et en réclamant sa relaxe. "Le dossier du journaliste Rabah Karèche est vide. Aucun élément n'indique qu'il a commis un délit", affirme Me Abdelghani Badi, premier à intervenir lors des plaidoiries. Clairement, pour l'avocat, c'est le métier de journaliste qui est "incriminé". "Toute cette affaire est une honte pour l'institution judiciaire", lâche-t-il. "Au lieu d'encourager nos journalistes qui exercent un métier dont a besoin tout Etat qui se respecte, on les jette en prison à cause d'un lien d'un article partagé sur leur page Facebook. Ce n'est pas seulement Rabah Karèche qui est ciblé mais toute la corporation.
Une quinzaine de journalistes ont été mis en prison depuis ces deux dernières années. Même l'ancien président Abdelaziz Bouteflika n'a pas mis autant de journalistes en prison. On a installé un climat de terreur parmi les journalistes", déplore-t-il. Les avocats Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul, Amirouche Bakouri et Athmane Negnoug ont abondé dans ce sens en remettant en cause tous les chefs d'inculpation pesant sur le journaliste Karèche. À la fin de l'audience, alors que tout le monde s'attendait au prononcé du verdict, le juge a annoncé que "le verdict dans l'affaire Rabah Karèche sera rendu le 11 octobre".

De notre envoyé spécial à Tamanrasset : Karim Benamar


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