Une rentrée scolaire sans manuels. C'est la situation ubuesque à laquelle font face les élèves du cycle primaire et leurs parents. Des parents désemparés et exaspérés et ne sachant plus à qui s'adresser pour se procurer les livres au profit de leurs enfants. Ceci d'autant plus qu'aucun point de vente de ces manuels n'est ouvert à l'échelle de toute la commune d'Ouzellaguen. «J'ai pris un taxi aux aurores pour aller acheter les livres chez un libraire d'Akbou. A ma grande déception, je suis rentré bredouille après des heures de poireau. Le marchand m'a fait savoir que je devais m'inscrire à l'avance et attendre mon tour», s'offusque un parent d'élève du village Tigrine. «Nous avons vainement tapé à toutes les portes pour dénouer l'écheveau. Un responsable de la daïra nous a promis d'ouvrir un point de vente de livres scolaires au niveau de la bibliothèque communale. Nous attendons que cette promesse soit suivie d'effet», souligne un parent d'élève d'Ighzer Amokrane. Le directeur d'une école primaire située à la périphérie du chef lieu communal nous apprend que dans l'établissement qu'il dirige, le niveau de dotation des apprenants en manuels scolaires est dérisoire. «Les parents qui ont acquis les livres sont rares. D'aucuns se sont débrouillés à gauche et à droite, en se rabattant sur les livres usagés, parfois effilochés», affirme-t-il. «Nous sommes injustement pénalisés par la tutelle qui a improvisé une fausse solution pour résoudre un vrai problème. Pour les nécessiteux comme moi, dont les enfants ont l'habitude de recevoir gratuitement les manuels scolaires, la situation est encore plus floue», s'indigne le parent de deux élèves scolarisés à l'école primaire du village Khenfor. Bien des parents interrogés s'inquiètent déjà des retombées négatives de l'absence de livres sur la scolarité de leurs enfants. L'indisponibilité de cet outil didactique et support pédagogique, si indispensable à l'apprentissage et à la progression des cours, s'ajoute à la réduction du temps pédagogique imposé par l'application du protocole sanitaire. Une diète pédagogique qui débouchera fatalement sur une dette de compétences et de connaissances chez l'enfant scolarisé. Advertisements