L'exode rural et la baisse de la natalité sont incriminés comme étant les principaux facteurs ayant contribué à tirer ces statistiques vers le bas. «En l'espace d'une dizaine d'années, le nombre d'enfants scolarisés a chuté de près de 60%. Cette évolution à la baisse n'est pas près de s'estomper, dès lors que notre effectif prévisionnel pour la prochaine rentrée scolaire sera encore amoindri», souligne un instituteur exerçant dans une école primaire d'un hameau implanté à la périphérie de la ville d'Ighzer Amokrane. Le cas de cette école n'est pas unique. Tant s'en faut. Celles des villages Sidi Younès, El Djemaâ, Khenfor, ou encore Maghnoun, subissent le même dégraissement de leur population scolaire. Si bien que la pratique du jumelage des divisions pédagogiques est devenue pratiquement la règle. «Bien souvent, plusieurs niveaux sont confiés à un seul instituteur qui doit, en sus, assurer l'enseignement de la langue française», témoigne un enseignant chargé d'école. Le CEM du village El Djemaâ subit la même cure d'amaigrissement, signale-t-on. «Nous avons, en tout et pour tout, quatre divisions pédagogiques, soit une division par niveau scolaire, pour un effectif total de moins de 50 élèves», témoigne un éducateur officiant dans ce collège. Il va de soi que chaque révision à la baisse du nombre de scolarisés s'accompagne d'une coupe dans le staff pédagogique. Il y a à la base de cette situation le recul des contingents d'enfants issus des établissements du cycle primaire. Ces écoles, pourvoyeuses d'enfants, ferment les unes après les autres. C'est le cas des primaires des villages Ighil Oudlès, Hebane et Ighvane, dont le sort est déjà scellé. Si cette tendance devait se poursuivre, on s'acheminerait inéluctablement vers un solde de tout compte de la fonction éducative dans toutes ces contrées déshéritées.