Et on nous fait payer 15 000 DA le m2 alors qu'ailleurs dans le pays, il a été cédé au dinar symbolique. Pour les wilayas voisines, c'est 2500 DA le m2 à Annaba, 2000 DA à Guelma, 1000 DA à Souk Ahras et 150 DA à Tébessa, ce n'est pas le même pays !» se sont écriés des investisseurs de la wilaya d'El Tarf lors d'une récente rencontre à l'hôtel El Aaz d'El Kala. «En plus, nous sommes durement pénalisés par le rayon douanier propre aux wilayas frontalières qui nous oblige à nous faire délivrer des autorisations de circuler pour nos marchandises et produits, ce qui engendre des frais et du temps supplémentaires», reprochent les intervenants. Ils ont été patients, suspendus aux promesses sans lendemains des walis qui se sont succédé depuis 2011, date du lancement de cette ZAC de 7 hectares au sud d'El Tarf. Ils, ce sont particulièrement les investisseurs de la ZAC la plus en vue de cette wilaya qui en compte une bonne vingtaine où on dénombre 144 projets, selon l'association des investisseurs et avec seulement 42 opérationnels d'après les données de l'Agence nationale d'intermédiation et de la régulation foncière (Aniref). Il y a un mois, devant l'APN, pour le débat de son plan d'action, le Premier ministre, Aïmen Benabderahmane, a indiqué qu'une vaste opération de recensement menée récemment au niveau des différentes zones industrielles et d'activité a mis en évidence que «de vastes assiettes foncières étaient inexploitées et que les concessions seront annulées pour les bénéficiaires qui n'ont pas réalisé leurs projets». Dans le cas d'El Tarf, du moins pour la ZAC en question, c'est tout juste le contraire. Les investisseurs sont là depuis 10 ans, mais étranglés par les énormes difficultés auxquelles ils font face, au point, nous ont-ils précisé, qu'ils ont perdu des marchés et des conventions pour des produits destinés à l'exportation. C'est particulièrement devenu intenable depuis qu'ils doivent, comme ils y sont contraints par le cahier des charges qui prévoit une gradation, de s'acquitter depuis quelques mois de 50% des 15 000 DA le m2, ce qui se chiffre pour certains d'entre eux à plusieurs milliards de centimes par an pour quelques mois d'activité, comme dans le secteur du tourisme. Ceux qui n'ont pas été en mesure de s'acquitter de leurs loyers auprès de l'Agence foncière qui gère la concession attribuée par les Domaines publics ont été traduits en justice. «En 2011, le wali de l'époque, Mohamed Lebka, nous a dit ''engagez-vous, engagez-vous et pour le prix ce n'est pas un problème, on le réglera le moment venu''. En 2015, nous avons été assommés lorsque l'Agence foncière nous a annoncé qu'il est de 15 000 DA le m2», révèlent nos interlocuteurs qui regrettent de s'être lancés dans cette aventure devenue inextricable sur de simples assurances et promesses des représentants de l'Etat qui ne sont là que pour gérer leur carrière. Advertisements