A l'occasion de la tenue du 1er salon de l'exportation à Boumerdès, l'association des handicapés a profité de la présence des opérateurs économiques pour mener une opération de sensibilisation à l'insertion professionnelle des personnes à besoins spécifiques. La directrice du centre psychopédagogique pour handicapés mentaux de Tidjelabine a engagé sa propre personne dans cette campagne de trois jours. Elle résume une situation pour le moins problématique : «Depuis le 30 juillet 2014, date de promulgation du décret exécutif n°14-214, portant les modalités inhérentes à la réservation des postes de travail, à la détermination de la contribution financière et à l'octroi de subventions pour l'aménagement et l'équipement des postes de travail pour les personnes handicapés, l'insertion professionnelle de cette catégorie sociale est insignifiante.» Pourtant, l'Etat soumet obligatoirement les employeurs de réserver 1% des postes de travail aux personnes aux besoins spécifiques moyennant des avantages. Dans le cas contraire, les employeurs sont tenus de verser une contribution financière au Fonds spécial de solidarité nationale. Ce dispositif prévoit également des formations techniques et spécifiques. La demande d'emploi doit, ainsi, transiter par l'Alem qui, en collaboration avec la Direction de l'action sociale (DAS) et le médecin compétent, veille à la conformité du poste d'emploi aux aptitudes du handicapé. Malheureusement, si les textes sont clairs et ont même un pouvoir coercitif, dans les faits les personnes à besoins spécifiques sont victimes d'ostracisme. La directrice du centre de Tidjelabine tire la sonnette d'alarme : «Tout le monde sait que l'insertion sociale et professionnelle fait partie de la prise en charge du handicapé. Mais aucun employeur ne se manifeste.» Certains employeurs mettent en avant la crise économique et les difficultés à garder l'effectif. Combien sont-ils à verser obligatoirement les 1% redevables au Fonds spécial de solidarité nationale à défaut de recruter un handicapé ? Mêmes les autres dispositifs d'emploi font abstraction du cas des personnes à besoins spécifiques. Par le passé, une entreprise de fabrication des balais tenue par des aveugles couvrait une grande partie du marché national. Aujourd'hui, elle a disparu. Ce sont une dizaine de familles qui se sont retrouvées dans le dénuement. Une PME ne peut-elle pas être mise sur pied au profit des handicapés ? Les textes officiels parlent d'une «mise en œuvre d'un système d'intégration et de protection sociale destiné à améliorer le bien-être social et professionnel des personnes handicapées.» Advertisements