Le «haut standing» représente la nouvelle cible des promoteurs immobiliers qui, ces derniers temps, n'ont eu d'autres choix que de baisser leurs prix et c'est la raison pour laquelle toute une catégorie de la population souhaite pouvoir accéder à ce genre de logements. Aujourd'hui cadre universitaire à Oran, Saïd est en phase de prospection pour acquérir un logement promotionnel. Son compte en banque n'est pas conséquemment rempli, mais il espère qu'avec la vente de son actuel appartement, acquis il y a quelques années dans le cadre de la formule LSP (Logement social participatif), et d'un crédit bancaire, il peut améliorer son standing. En effet, à seulement 12 millions de DA, parfois un petit peu moins, on peut s'offrir un logement de cette catégorie. «Je suis un peu las de la vie des cités et c'est pour cela que je veux changer pour aller là où je sais que je peux trouver un minimum de commodités», explique-t-il. Vu l'emplacement de son appartement, il pense pouvoir en tirer environ 8 millions de DA. «Avec un crédit bancaire et quelques sacrifices, c'est jouable», assure-t-il. Le cas n'est pas isolé et, en réalité, ce genre de clients représente la nouvelle cible des promoteurs immobiliers qui, ces derniers temps, n'ont eu d'autres choix que de baisser leurs prix et c'est la raison pour laquelle toute une catégorie de la population pense pouvoir accéder à ce «haut standing». Les raisons de la baisse des prix sont diverses et Houari, commercial en énumère les plus importantes. «Compte tenu de l'écart important entre la valeur de l'euro face au dinar, les immigrés, explique-t-il, avaient toujours constitué une clientèle de choix mais, à cause de la crise sanitaire, leur absence se fait de plus en plus sentir. Il ne faut pas oublier que nous vivons une réelle crise économique. Sinon, il est vrai aussi qu'il y a aujourd'hui beaucoup de promoteurs sur le terrain ce qui a fait grimper l'offre». En effet, signe d'une certaine concurrence, la publicité autour de la vente de logements promotionnels occupe une bonne partie des panneaux publicitaires disponibles dans les espaces urbains d'Oran. «A cela, il faut ajouter la chute relative de la tension sur le logement avec la réalisation ces dernières années d'un nombre conséquent de logements toute catégorie confondue à Oran». En effet, même si on est encore loin de satisfaire toute la demande, la distribution il y a peu de pas moins de 14 000 logements de type AADL, implantés dans la nouvelle ville Ahmed Zabana, en plus de celles programmées sur le nouveau site de Oued Tlelat, donne une idée sur le sujet et ce sans parler des programmes LPP (logement promotionnel public) accessible mais sous certaines conditions. Mais en plus, Oran reste une ville attractive et le logement promotionnel n'est pas conditionné par l'obligation de résider sur place. Beaucoup de projets sont implantés du côté est (du côté de Belgaïd ou alors de ce qu'on appelle le nouveau Canastel, etc.) contribuant ainsi à l'extension de la ville qui a atteint les contrebas de la Montagne des lions. Pour le reste, les promoteurs restent à l'affut de la moindre parcelle de terrain qui se libère à l'intérieur du périmètre urbain. Hormis la qualité de la réalisation, l'emplacement de toutes ces «Résidences» reste aussi déterminant dans la fixation des prix au m2. A titre indicatif, pour un immeuble promotionnel situé pas loin du centre-ville, on propose un prix avoisinant les 175.000 DA le m2. On a une idée du prix des appartements en faisant le calcul simple pour un hypothétique F4 de 100 m2. En comparaison, pour un projet d'une centaine de villas à trois niveaux (R+2) chacune, en phase d'être achevé du côté Est de la ville, le prix est de seulement 140.000 DA le m2. Mais pour ce second cas, il faut tenir compte des surfaces habitables (entre 225 m2 et 272 m2) des maisons construites sur des superficies allant grosso modo entre 108 et 136 m2. Ce qui donne 31, 5 millions de DA pour la villa la moins chère. Comme il s'agit d'un ensemble, ici une option consiste en l'entretien permanent des espaces verts. Dans les immeubles, une place de parking en sous sol peut valoir jusqu'à un million DA qu'il faudra rajouter au prix du logement proprement dit. Les offres sont diverses et si, de manière générale, en ce qui concerne le haut standing, on a l'image d'appartements spacieux, un promoteur propose également des appartements de type F2 avec seulement un peu plus de 50 m2 de superficie. Son projet de deux immeubles, l'un fini l'autre en construction, est conçu pour des prix allant de 135 000 à 147 000 DA le m2 du côté du boulevard millenium contre 129 000 DA le m2 pour un projet à Belgaïd. Globalement à l'échelle de la wilaya, ce sont 6 286 logements de type promotionnels qui sont en phase de réalisation à Oran et un total de 26 308 l'ont été entre 1999 et 2021, selon M. Soudani, cadre à la direction du logement. Celui-ci précise toutefois que les chiffres concernent autant les promoteurs privés que publics à l'instar de l'ENPI ou de l'Agence foncière. Un nombre conséquent a été réalisé dans le cadre du LPP (logement promotionnel public). A l'époque de son lancement, un ministre de l'habitat, en déplacement à Oran, avait expliqué que cette formule a été pensée pour répondre à la demande de beaucoup de cadres de l'Etat qui, vu le salaire relativement élevé qu'ils percevaient, se retrouvaient de fait exclu des formules intermédiaires comme le LSP mais ne pouvaient s'engager avec le privé, car trop cher. Aujourd'hui les écarts semblent se réduire. Advertisements