Le 25e opus de James Bond, No Time to Die, mettant en vedette Daniel Craig dans le rôle de double zéro sept, 007, cet agent... provocateur, de sa majesté (la queen d'Angleterre), Rami Malek et Léa Seydoux, est marqué par la présence d'un Français d'origine algérienne. C'est l'acteur Dali Bensalah. Et ce n'est une erreur de casting.
Dans No Time to Die, réalisé, pour la première fois par un Américain, Cary Joji Fukunaga, le 5e et dernier opus de James Bond pour Daniel Craig, le comédien Dali Bensalah, 29 ans, ne fait pas de la figuration. Et il ne passe pas inaperçu. Il faut le dire franchement, avec «franchise» (James Bond), il crève l'écran. «Mon nom est Dali Bensalah. Je suis Français et Algérien. Quand j'étais enfant, je rêvais d'être James Bond. Quand j'ai eu 20 ans, c'était plus qu'une blague. Et maintenant, je suis là...», se présentera Dali Bensalah, un gars bien de chez nous, dans une vidéo, en s'exprimant en anglais. Maintenant, il est là, dans la cour... d'Angleterre et celle des grands et on l'espère pour toujours. Il est là dans la place, il donne la réplique, croise le fer et les gants avec le grand Daniel Craig, cet agent très spécial le file, le pourchasse et tente de l'éliminer et voire entamer le moral des troupes de l'intelligence «so british» à zéro, enfin à 007. Rien que ça. C'est que Dali Bensalah est crédible dans son rôle de méchant (les Anglo-Saxons le qualifie de «vilain»). Cet opposant par rapport à l'adjuvant du schéma du conte, celui de Propp. Dans ce «character» (rôle) incarnant Primo – il s'agit bien d'un caractère –, il a la gueule de l'emploi : tueur très aguerri et extrêmement dangereux, au look martial, à la «Gomorra» (coupe punky), chevauchant une moto, un fusil mitrailleur en bandoulière. Et puis, ce je ne sais quoi de menaçant, d'urgent, de suicidaire. Et cette velléité permanente chez Primo de transformer une mission impossible en possible. Car il est décidé, résolu à en découdre ; et il sait qu'il est venu honorer son contrat mortifère, il sait qu'il là pour mourir, il sait qu'il est là pour survivre. Et cette crédibilité filmique de Dali Bensalah est évidente. Son jeu de rôle n'est pas fade ni surfait. Et il vole la vedette à certains dans le casting jouant sous la direction Cary Joji Fukunaga (suivez mon regard, allez voir le film pour le découvrir). Ça «queen», ça canarde... Avec Dali Bensalah, ça bouge, tire, canarde, roule à tombeau ouvert, dans des venelles, des passages étriqués, ça saute et sursaute...Bref, ça «queen», du bon James Bond, pour ne pas dire un excellent 007 frais et inattendu. C'est la touche juvénile et créative de Cary Joji Fukunaga. Son film est "sharp" et précis. Une manière de tourner au cordeau. Il a cet œil design. Commentant son rôle, Primo, Dali Bensalah, révèlera toujours dans la langue de Shakespeare : " Primo est un gars d'action. Une sorte de "war dog" (un mercenaire). En fin de compte, c'est un sicaire. Cherchant juste une raison pour se battre. Il est né et élevé méchant du côté obscur. Alors, il est méchant par loyauté...". A propos des scènes de combat l'opposant à Daniel Craig alias James Bond dans No Time to Die, Dali Bensalah, indiquera : «Je pense ce qui m'a aidé, c'est que je sois issu de la boxe thaï (thaïlandaise). Alors, c'est une expérience du combat. Cela vous donnera que l'attitude. Vous devez très rapidement comprendre votre combat (la situation, la menace, la riposte, la vitesse...). Mais pour vraiment une simulation (c'est du cinéma). Et ce, avec une grande distance et distanciation pour la sûreté et sécurité. Et outrecuidance. Alors, je devais améliorer cela. Je devais être agressif, dur, menaçant. Mais il y a toujours cette safety». Dali Bensalah, est né et a grandi dans une ZUP (HLM) de Rennes (France). C'est sa mère qui l'initiera au cinéma et à la cinéphilie universelle. Il fut émerveillé par le cinéma levantin, artistique et martial de Bruce Lee, Jacky Chan et Jet Li. Il deviendra même champion de France de boxe thaï. D'ou ce caractère de guerrier. Une blessure l'éloignera du kick- boxing et changera complètement le cours de sa vie, après avoir décroché un bac en sciences éco. Vers un autre cours, le réputé Florent, le théâtre. Il sera suivi par le dramaturge de renom Olivier Py, une référence dans le 4e Art en France. Mais la notoriété naissante de Dali Bensalah fut le clip electro intitulé Territory du duo Blaze. Un succès, 69 025 543 de vues sur Youtube. Puis son rôle dans la série Sauvages. Un beau jour de 2019, le réalisateur Cary Joji Fukunaga est tombé sur la vidéo de Blaze où on voit Dali Bensalah, cet enfant prodigue, accostant à Alger, entrant en transe, déambulant tel un gorille dans le wast dar, le patio, les terrasses de La Casbah, renouant avec ses origines, sa famille, toujours avec cette attitude à la Gomorra dégageant émotion, virilité et intensité. Et c'est ce profil que recherchait le cinéaste Cary Joji Fukunaga pour son film No Time to Die, le prochain James Bond avec Daniel Craig. Dali Bensallah recevra un appel de l'assistante de Cary Joji Fukunaga, Debbie McWilliams, la directrice de casting ayant à son actif 13 films de James Bond, donc maîtrisant son sujet (nous sommes en plein Royaume-Uni). Et ce, pour le caster. Alors, il passera, à cet effet, un entretien avec elle. Puis un rendez-vous est pris à Londres – of course – avec le réalisateur Cary Joji Fukunaga qui sera convaincu par la performance martiale, physique, technique et scénique, en matière de cascades, combats à main nue, de balistique, maniement des armes à feu, de Dali Bensalah. Peu de temps après, il recevra la confirmation : «Vous faites partie de l'aventure du nouveau James Bond, vous êtes pris, engagé, bienvenu.» Le rêve devient réalité. Cap sur l'Angleterre, l'Italie, la Jamaïque pour les besoins du tournage de No Time to Die. Soit sept mois de tournage. Un Daniel Craig, ça pleure Le pitch ? Quelques jours après l'incarcération de Blofeld, Primo et un groupe d'assassins traquent l'ancien agent du MI6 James Bond et sa compagne Madeleine Swann (Léa Seydoux) à Matera, en Italie, dans le cadre d'une mise en scène visant à faire croire à Bond que Madeleine est un agent double au service du «Spectre» afin de l'anéantir psychologiquement. En affrontant le Britannique, Primo laisse effectivement entendre que sa partenaire l'a trahi, amenant les deux amants à se séparer. Cinq ans plus tard, Primo participe à l'enlèvement de Valdo Obruchev, un scientifique qui a créé Héraclès, une arme biologique contenant des nanorobots qui se propagent comme un virus au toucher et sont codés sur des brins d'ADN spécifiques, de sorte qu'ils ne sont dangereux que s'ils sont programmés sur le code génétique d'un individu... (il faut aller voir le film). Le rôle de Primo devait à l'origine être plus bref mais a été prolongé au vu de la fantastique prestation martiale de Dali Bensalalh. Evoquant Daniel Craig, Dali Bensalah, lui exprimera un grand respect : «Pour moi, Daniel Craig est le meilleur de tous les James Bond. Parce que professionnellement calme d'un côté. De l'autre, il est très violent, dur mais qui demeure un acteur ayant beaucoup d'humour. Il est toujours à 200%. C'est une grande expérience de travailler avec Daniel Craig et spécialement de se battre contre lui (sourire)...» L'agent de sa Majesté, Daniel Craig, celui qui défend les couleurs de l'Union Jack, celui qui adore les James Bond girls, les voitures Aston Martin et la boisson Vodka-Martini «shaken not stirred» (secoué pas remué), lors de son ultime scène de l'opus (No Time to Die), a versé quelques larmes et même la très généreuse Léa Seydoux chialera. Aux dernières nouvelle, notre Dali Bensalah était en Algérie pour les besoins du long métrage Zaphira, dernière princesse du royaume d'Alger produit par l'actrice Adila Bendimered. Dali Bensalah fera encore parler de lui et de son talent.
A l'affiche No Time To Die De Cary Joji Fukunaga avec Daniel Craig, Rami Malek, Léa Seydoux, Dali Bensalah... à la Salle Ibn Zeydoun Riadh El Feth, Alger Les 3, 6, 7 et 8 novembre A 18h30 Accès : 800 DA Advertisements