D'aucuns pensaient qu'après les ravages subis par certaines oliveraies de la wilaya de Jijel lors des incendies du mois d'août dernier, la production oléicole connaîtrait une baisse sensible. Ce ne sera certainement pas le cas, selon les prévisions des responsables des services agricoles de la wilaya. Bien au contraire, la trituration des olives pourrait générer une production de pas moins de 11,44 millions de litres d'huile d'olive, soit carrément un peu plus que le double de la quantité enregistrée l'année écoulée. On rappellera à ce propos que la Directrice des services agricoles (DSA), Fadhila Frendi, avait annoncé lors de la journée sur la prévention des risques majeurs organisée le 13 octobre, la destruction de 25 493 oliviers lors des incendies de l'été dernier. «Pour la prévision de production de la présente campagne, les sorties sur terrain ont fait qu'on table actuellement sur un rendement de 28 quintaux par hectare d'oliviers, soit une production estimée à 582 230 quintaux cette année», nous dira Fateh Serhane, chef de service des statistiques agricoles et des enquêtes économiques. Le rendement de la trituration aussi devrait connaître une hausse puisqu'on compte réaliser jusqu'à 20 litres par quintal contre 15 l/q l'année écoulée. La superficie totale des oliveraies dans la wilaya, nous précisera notre interlocuteur, avoisine les 21299 hectares, soit un nombre de 2 697 774 oliviers. La superficie en production est estimée à 18 701 hectares. Pour ce qui est des huileries, la wilaya compte actuellement 161 unités, dont les capacités de trituration vont de 5 q/heure à 10 q/heure. Interrogé sur les raisons de cette hausse de la production en dépit des incendies, M. Serhane évoquera le phénomène d'alternance biennale de la production qui caractérise la production dans la région, de mauvaises pratiques culturales, mais aussi le très faible impact cette année de la mouche de l'olivier, qui, semble-t-il, n'a pas supporté un climat beaucoup plus sec. «Ces derniers éléments sont à l'origine d'une nouvelle approche qui a été initiée afin de lancer trois champs-écoles spécialisés dans les communes d'El Aouana, Kaous et Settara, en collaboration avec la Station régionale de la protection des végétaux (SRPV), l'Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne (ITAF) de Constantine, l'Inspection phytosanitaire de la wilaya, des cadres des services agricoles et bien sûr des agriculteurs», ajoutera le même spécialiste. Les agriculteurs auront ainsi à découvrir les bonnes pratiques culturales à appliquer pour l'olivier que ce soit pour le labour, la taille ou encore la fertilisation du sol. Ce travail, qui devrait s'étaler sur trois années, vise à montrer aux agriculteurs les gestes qui leur permettront de s'assurer une bonne production et réduire par la même le phénomène d'alternance biennale. Advertisements