Malgré la disponibilité du vaccin et la mobilisation du personnel sanitaire impliqué dans les campagnes de vaccination, la population reste peu encline à se faire injecter les deux doses à Oran. Mais tous les moyens sont bons pour convaincre les plus réticents et c'est notamment le cas avec les campagnes ciblées. La dernière en date est menée précisément au profit des supporters. Le retour du public dans les stades est conditionné par la présentation d'un passe sanitaire et les responsables du secteur ne laissent pas passer l'occasion de ramener le vaccin à l'entrée même des stades. C'est, à titre illustratif, le cas samedi à l'occasion du match à domicile du MCO lorsque, grâce à une coordination entre la direction de la jeunesse et des sports et la direction de la santé, beaucoup de fans du club ont «accepté» de se faire vacciner sur place. A l'entame du match, les gradins étaient certes relativement vides mais cette opération n'est qu'un début et elle est appelée à se généraliser au fur et à mesure que la saison sportive avance. «Nous sommes partis avec 20 000 doses mais au final nous n'avons vacciné que 400 personnes», a indiqué avant-hier mardi Dr Boukhari, porte-parole de la direction de la santé d'Oran. Ici, l'intérêt est que c'est la catégorie jeune, la plus réticente, qui est indirectement ciblée. La réticence des jeunes se remarque par exemple aussi dans le milieu estudiantin où le nombre d'étudiants vaccinés reste insignifiant par rapport aux effectifs. «Autour de 1%», confirme la même source. Là aussi, des centres de vaccination sont implantés dans les trois grandes universités que sont Oran 1 (Es-Senia), Oran2 (Belgaïd) et l'USTO. Tout en appelant la communauté universitaire à se faire vacciner, les responsables de ce secteur, faute de mieux, ont déjà opté par précaution pour un système hybride alliant l'enseignement à distance et l'enseignement en présentiel. De manière générale, avait déjà déclaré le directeur de la santé, ce sont les campagnes menées au profit des administrations publiques qui ont enregistré le plus de succès. Le succès reste toute fois relatif quand on sait par exemple que moins de 50% du personnel de la santé s'est fait vacciner. «Autour de 40%», selon l'estimation des responsables de la santé. Cette catégorie professionnelle a été pourtant ciblée en priorité dès le début de la campagne de vaccination, à l'époque où beaucoup de citoyens se plaignaient du manque de doses qui n'arrivaient alors qu'au compte goutte. Aujourd'hui, les doses sont disponibles par dizaines de milliers mais l'engouement n'y est plus. «Il y a peu, le nombre de nouvelles contaminations tournait autour de 10 par jour, mais là nous sommes à un cran en dessous de 20», s'inquiète en effet le même responsable. Avec moins de 20 cas de contaminations par jour, la situation paraît toujours beaucoup améliorée mais elle reste loin d'être maitrisée car les chiffres peuvent rebondir d'un moment à l'autre comme cela a été constaté durant l'été dernier. L'amélioration de la situation sanitaire se remarque aussi dans la baisse du nombre global de malades hospitalisés qui est descendu à 121. Aussi, selon la même source, Oran enregistre en moyenne deux décès par semaine. Face à tout cela, un même relâchement vis-à-vis des gestes barrières est observé ces derniers jours, d'où les appels incessants à rester vigilants. Advertisements