Si l'on a bien compris le projet d'arrêt des subventions des produits de première nécessité pour ceux qui ont les moyens de payer plus, un affairiste milliardaire qui active dans le marché parallèle sera donc éligible et paiera sa bagette de pain à 10 DA, puisqu'il ne déclare aucun revenu et ne paye aucun impôt. De même, le fonctionnaire qui ne dépasse pas le seuil de l'inégibilité et qui gagne de l'argent par des passe-droits, commissions et autres avantages non déclarés, payera aussi comme un pauvre. Evidemment que l'idée de ne subventionner que les moins nantis est bonne pour éviter que les plus riches payent les produits nécessaires au même prix, mais combien sont-ils dans chaque catégorie et comment les évaluer ? Car il s'agit bien d'un problème de chiffres, combien de chômeurs, de pauvres, de milliardaires, d'Algériens à l'étranger, combien de travailleurs dans l'informel ? Autant de chiffres que l'on n'a pas, les statistiques étant d'abord affaire de précision et ensuite dans les pays comme l'Algérie, otages des politiques. On peut donc s'attendre à des injustices que la bureaucratie étatique aura du mal à corriger, du trafic, des fausses déclarations et évidemment de la corruption. Les chiffres ? Un seul exemple, 4 mois après les incendies meurtriers de l'été, on n'a toujours pas de bilan des victimes, comme si c'était si difficile de rassembler des certificats de décès avec indications de la cause de la mort, ce qui est dramatique pour ceux qui ont été touchés. 100 ? 200 ? 1000 ? Les chiffres n'ont pas été donnés par le gouvernement, ce qui est d'autant plus anormal que des indemnités ont été prévues par le même gouvernement. Combien sont-ils ? Le chiffre étant un indice de développement, quand on a du mal à les avoir, autant dire qu'on aura du mal à compter. Non, on n'a pas parlé du Burkina Faso. Mais on a quelques chiffres, son PIB est de 17 milliards de dollars, soit 10 fois moins que le PIB algérien. Soit étrangement la somme que consacre l'Algérie à ses subventions. Advertisements