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Management des transferts sociaux : la nécessité et l'efficacité
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Publié dans El Watan le 08 - 06 - 2015

Lorsqu'on analyse les mécanismes de gestion des programmes sociaux, il faut toujours prendre la précaution d'énoncer les principes fondamentaux qui doivent les régir. Sinon, on aurait droit à l'éternelle critique gauchiste, souvent injustifiée, de vouloir sacrifier sur l'autel de l'efficacité le droit des plus démunis à disposer d'une vie décente. Les programmes sociaux ont toujours une particularité que beaucoup de leurs défenseurs ne comprennent pas : mal gérés, ils vont surtout profiter aux plus riches. Ainsi, nous avons une «médecine gratuite pour tous», mais elle aboutit à des soins de qualité au niveau national et à l'étranger pour les nantis, et une prise en charge souvent pitoyable pour les plus nécessiteux.
Tout dépend des mécanismes mis en place, ainsi que des processus managériaux choisis. Le principe de base qu'il faudrait s'accorder consiste à considérer que l'économie algérienne doit être une économie de marché sociale ; qui consacre l'égalité d'opportunités. Mais nous devons introduire le maximum de justice et de rigueur dans la gestion des programmes sociaux.
Actuellement, les transferts sociaux étranglent l'économie algérienne pour plusieurs raisons. Leur montant par rapport à la production hors hydrocarbures est impressionnant. On a eu droit à des chiffres variant de 15 à 33% du PIB. Le taux en vigueur dans les pays développés et émergents se situe autour de 6%. D'autant plus que le secteur productif hors hydrocarbures est atrophié. Nous avons une grande population et une économie productive hors hydrocarbures naine, vivant de l'importation financée par l'exportation d'énergie. Les transferts sociaux sont donc financés en grande partie grâce aux hydrocarbures. Le premier facteur qui doit contribuer à la baisse des programmes sociaux serait une relance de l'économie productive et une création d'emplois à forte productivité avec de bons salaires, qui rendrait inutile la plupart des transferts sociaux.
La Position du Problème
Tout citoyen algérien accepterait et revendiquerait une assistance forte à tous les citoyens qui sont vraiment nécessiteux. L'histoire et la culture nationales ont scellé un attachement profond entre les valeurs d'entraide et les aspirations de nos citoyens. Tout gouvernement, tout expert qui essayera de proposer un système proche du modèle anglo-saxon sera vite rejeté.
Cet attachement sans faille aux valeurs sociales s'est raffermi malgré l'évidence qu'un tel système, mal géré, aboutirait fatalement aux résultats diamétralement opposées à ceux recherchés. Il ne reste à nos décideurs que l'alternative de rationaliser les modes de fonctionnement. Considérons un instant ce qui se passe avec les programmes sociaux. Il n'est pas difficile d'expliquer que pour un kilo de farine, de gazoil ou de sucre subventionné à un pauvre, six à sept kilos le sont pour les riches (qui consomment des gâteaux, des boissons, etc. subventionnés). Les études menées par différents organismes nationaux et internationaux montrent que lorsque les subventions concernent tout le monde, pour un DA octroyé aux nécessiteux sept à douze iront aider les plus nantis.
Ainsi, les plus chanceux en Algérie se trouvent subventionnés également pour tous les produits de luxe qu'ils achètent. Un milliardaire algérien se procure les produits de première nécessité subventionnés par l'Etat. Mais également ses produits haut de gamme ! Lorsqu'il achète sa BMW ou ses parfums et ses costumes de mode, les importateurs les commandent à travers le système bancaire en payant l'euro au taux de change officiel (60% inférieur au change au noir, c'est-à-dire celui de l'équilibre).
Ainsi, l'Etat subventionne indirectement les produits de première nécessité et les produits de luxe à ses riches. Pour chaque dinar octroyé aux pauvres, au moins 20 vont subventionner les riches dans notre pays. Il est donc possible de diviser par quinze ou vingt les subventions dans notre pays, sans affecter le pouvoir d'achat de nos citoyens les plus vulnérables.
Là est la véritable problématique des programmes sociaux. Il ne s'agit pas de léser les plus nécessiteux d'entre nous, mais plutôt de rationaliser les deniers de l'Etat, de sorte à ce que l'on tire le maximum de bien-être pour notre population. Les sommes ainsi économisées pourraient servir à diversifier l'économie. En effet, la meilleure politique sociale demeure une économie forte qui offre de l'emploi à tous et donc permet de sortir du cercle vicieux de la dépendance sociale.
Quelles sont les Alternatives ?
Une fois que la problématique est bien cernée, il faut travailler avec méthode pour dégager les alternatives possibles. Il n'y a pas de solution unique. Plusieurs pays ont opté pour des options différentes. Nous avons besoin d'une institution de concertation permanente où tous les Algériens (Etat, partenaires sociaux, experts, citoyens, etc.) se parlent continuellement pour dégager des pistes de solutions et faire des ajustements dans l'exécution de projets retenus. Quelle que soit la solution retenue, on ne peut faire l'économie d'un système d'information national performant et des industries du savoir qui savent faire fonctionner efficacement une économie diversifiée. Mais cela nécessite d'autres développements.
Toute solution d'un problème nécessite un investissement, parfois mineur. Tel est le cas pour solutionner la plupart de nos maux économiques et sociaux. Il est nécessaire de disposer d'un système d'information national exhaustif sur nos citoyens avec leurs activités et situation économique, sociale, sanitaire, etc. Beaucoup de pays ont un système pareil.
L'investissement pourrait avoisiner les 500 millions de dollars. Au début, il serait normal qu'on ait quelques couacs, mais les différents ajustements partiels vont progressivement solutionner la plupart des problèmes. A partir de là, nous devons identifier les citoyens sans revenus ou ceux dont le salaire va se révéler insuffisant dès lors que l'on élimine les subventions pour tous. Nous aurons alors entre 3 à 6 millions de personnes à prendre en charge. Un calcul d'épicier permet de constater que le total des subventions sera au maximum aux environs de 6 à 7 milliards de dollars.
On laisse le taux de change glisser vers son niveau normal, et on enlève toutes les subventions généralisées. Nous n'avons pas un simulateur pour nous donner les économies réalisées. Nous sommes presque sûrs que les gains tourneront autour de 30 milliards de dollars que l'on pourra investir pour diversifier l'économie et réduire progressivement les subventions et la pauvreté.
Bien sûr que nous avons besoin d'affiner les calculs et la technique : ces éléments sont bâtis sur la base des assertions des officiels (30% du PIB en transferts sociaux). Néanmoins, il faut se garder de démanteler le système actuel trop rapidement. Il faudrait s'assurer d'abord que les nouveaux mécanismes fonctionnent adéquatement ; faute de quoi, les remous sociaux dépasseraient en coûts les énormes économies obtenues.


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