Nombreux sont les villages de la wilaya de Bouira qui sont menacés par les glissements de terrain. C'est le cas de Selloum, relevant de la commune d'Aghbalou, à l'est de la wilaya. De dangereux affaissements survenus dans le passé font craindre le pire à sa population estimée à plus de 4000 habitants. L'association des sages de Selloum avait alerté les pouvoirs publics à plusieurs reprises sur le danger qui les guette. Dans le passé, la localité a assisté à trois importants éboulements, enregistrés durant les années 2003, 2007 et 2015. Des pertes humaines ont été évitées de justesse grâce à la vigilance des villageois. En février 2019, c'est toute une partie de la chaussée de RN 15 qui s'est effondrée après d'importantes chutes de pluie. L'axe routier est resté fermé pendant des mois. La dégradation de la chaussée a été accentuée après le passage des réseaux de l'eau potable, du gaz et de la fibre optique, ainsi que par les inondations hivernales que connaît la région chaque année. Un projet de réhabilitation de ladite route, sur 5 kilomètres, a été accordé en 2015. Cependant, les travaux n'ont démarré qu'en 2019, mais ne sont pas encore achevés. Pourtant, les pouvoirs publics avaient promis de le livrer le 20 août 2020. En outre, faute de fossés bétonnés, les dernières fortes pluies qui se sont abattues sur la région ont causé des dégâts sur la nouvelle chaussée. Selon des documents officiels, une opération de réalisation de fossés a été inscrite en 2015, mais qui n'a pas été concrétisée. «Notre village est exposé en permanence aux risques des glissements de terrains. Nous retenons notre souffle après chaque forte averse. Nous réclamons une commission spéciale qui constatera de visu toutes les tares, que ce soit au niveau de la RN 15 ou de la route principale de Lahlim», dira un membre de l'association des sages de Selloum. La localité d'Illiten dans la commune de Saharidj, sur les hauteurs du nord-est de Bouira, est aussi menacée par de nombreux glissements de terrain. Cette menace provient essentiellement des infiltrations dans les grandes canalisations souterraines acheminant l'eau potable depuis l'intarissable source Lainser Aberkane, aux milliers de foyers dans la daïra de M'Chedallah. En janvier 2019, un affaissement qui s'est produit en plein village avait plongé la population dans une panique générale. Les membres du comité du village avaient adressé plusieurs correspondances aux différents responsables pour solutionner le problème des glissements. Des projets ont été annoncés, mais le danger plane toujours. Par ailleurs, l'ancien village perché sur les hauteurs de la commune de Chorfa, appelé communément Taddarth, n'est pas à l'abri des éboulements. Les torrents de pluie causant une érosion accélérée du sol sont devenus un phénomène fréquent. Le risque d'effondrement de plusieurs habitations n'est pas exclu. Les pouvoirs publics sont encore une fois appelés à mobiliser les moyens nécessaires pour préserver la vie humaine. Omar Arbane Advertisements