Illiten, une localité de montagne relevant de la commune de Saharidj, à l'est de Bouira, est menacé par d'immenses glissements de terrain. Selon Abbas Mohand Larbi, élu APC et membre du comité du village, la menace provient des infiltrations dans les grandes canalisations acheminant l'eau potable depuis l'intarissable source Lainser Aberkane, aux milliers de foyers dans la daïra de M'Chedallah. Les conduites et ouvrages datant des années 1940, sous l'ère coloniale, ont dépassé leur durée de vie. «Environ 60 % de l'eau de cette source se perdent à travers les canaux souterrains sis au-dessus de notre village. Il y a aussi les infiltrations émanant d'un immense bassin rattaché auparavant à la source Lainser Aberkane, utilisé dans la production de l'énergie électrique. L'infrastructure construite il y a près d'un siècle est complètement délabrée et n'est plus en service. En janvier 2019, un glissement de terrain s'est produit en plein village et causé une panique générale», dira notre interlocuteur. Les services de la wilaya de Bouira ont été alertés de la situation qui prévalait à Illiten et du danger qu'encourt la population et ce depuis près de deux ans. «Le directeur des ressources en e avait effectué une visite sur les lieux pour constater de visu les risques qui planent. Il nous a promis de lancer, en urgence, une étude pour dégager des solutions au problème des éboulements. D'après nos sources, une correspondance a été adressée au ministère de l'Intérieur pour le financement d'un bureau d'étude. Cependant, 20 mois après, le problème n'est pas encore réglé. Nous vivons toujours sous le risque», a-t-il fait savoir. Afin de prévenir d'éventuels glissements, les pouvoirs publics avaient engagé une entreprise pour réaliser un confortement au sein du village. Cependant, selon les villageois, cette solution d'urgence ne résoudra plus le problème en définitif. «Certes, ce projet est un acquis, mais la source des éboulements est située en amont, sur les collines surplombant le village.» En outre, les glissements de terrain avaient affecté aussi la route reliant la localité à la RN33, ainsi que le réseau d'assainissement. En février 2019, lors d'une visite à Saharidj, le wali avait accordé un projet de réalisation d'une piste sur près d'un kilomètre à Illiten. Le projet n'a pas encore démarré. «L'état de cette route est catastrophique. Le wali avait instruit l'APC d'établir une fiche technique pour réaliser une piste en urgence. Cependant la fiche a été réalisée d'une manière hâtive, sans prendre en considération les contraintes sur le terrain. Aucun des techniciens de l'APC ne s'est déplacé sur le site», déplore M. Abbas. Quant à la réhabilitation de la route, le projet n'a pas encore été décidé. Même le cimetière du village est menacé par les affaissements, notamment en hiver. «Nous lançons un appel aux responsables de la wilaya et à ceux des ministères concernés afin d'intervenir et prendre des décisions nécessaires pour éviter l'irréparable», diront les villageois.