De nombreux allergiques redoutent l'arrivée du printemps. C'est généralement durant cette période de l'année que l'on constate la recrudescences des phénomènes allergiques. Le pollen et les acariens sont les facteurs déclenchant ces allergies dont souffrent 15 à 20% de la population en Algérie. Classées au 4e rang par ordre de fréquence des pathologie par l'OMS, les allergies respiratoires sont en pleine expansion depuis plus de 30 ans. « Il est vrai que de nouveaux allergènes sont apparus (plantes et fruits exotiques, certains polluants) et que la fréquence de certains autres a augmenté. Mais les principaux responsables sont les mêmes : acariens, pollens, poils et squames de chat sont en cause neuf fois sur dix », sont unanimes à souligner les spécialistes. Outre l'amélioration du diagnostic, ils estiment que le mode de vie est le principal coupable : mobilité géographique vers des régions riches en pollen, enfermement prolongé dans des habitations non aérées, pollution automobile, tabagisme passif, stress, manque de vitamines et obésité jouant comme autant de facteurs aggravants. « L'allergie ne s'exprimera que si certaines conditions environementales s'y prêtent, notamment si le sujet prédisposé est mis en contact avec l'allergène de façon massive ou répétée. La prédisposition génétique ne suffit pas à faire d'un individu un allergique. Il faut qu'il y ait sensibilisation à l'allergène », signale Pr Nafti, chef de service de la clinique des maladies respiratoires à Mutapha Bacha. Dans les pays industrialisés, le nombre de personnes victimes de rhinite allergique est en augmentation. L'asthme est le plus répandu, il représente plus de la moitié des affections respiratoires. La fréquence de l'asthme est, selon les spécialistes, non seulement élevée mais son augmentation est prévisible dans les prochaines années en raison de l'accélération de l'urbanisation, de l'industrialisation, de la pollution et du changement du mode de vie. Le nombre d'asthmatiques pourrait atteindre, d'ici à 2010, 700 000 personnes selon les prévisions. L'asthme est très souvent d'origine allergique. Selon les dernières études épidémiologiques, 80 % des asthmes de l'enfant et 50 % des asthmes de l'adulte sont d'origine allergique. Cette récente découverte oriente aujourd'hui les recherches vers de nouveaux traitements. Ces travaux pourraient déboucher sur un vaccin contre ce type d'asthme, dont certains cas sont résistants aux traitements classiques. L'augmentation de la fréquence de cette maladie est imputée à la pollution, à l'apparition de nouveaux allergènes où les modes de garde des enfants sont autant de réponses partielles. Les crèches et les garderies augmenteraient le risque d'exposition aux virus qui faciliteraient l'action de l'allergène (substance déclenchant l'allergie). La mise en cause de la pollution atmosphérique apparaît plus évidente. Outre le tabagisme passif, on a accusé la prolifération des allergènes domestiques facilitée par le manque d'aération. Enfin, la pollution automobile, notamment les particules contenues dans les fumées de diesel est parmi les principaux accusés. Les émissions dues au trafic routier demeurent les principaux polluants de l'air ambiant. Les sources de pollution sont, entre autres, la combustion des déchets, les cimenteries, les centrales électriques, les raffineries de pétrole et les unités de plâtre et de chaux.