L'allergie au pollen dite «saisonnière» dans sa classique appellation est connue sous l'expression clinique de rhume des foins. «Mais il est des allergies dites non saisonnières qui peuvent survenir à tout moment de l'année puisqu'elles se déclenchent en présence d'acariens, de moisissures ou de poils d'animaux», explique un allergologue. Pour ce qui est des allergies respiratoires, leurs facteurs déclenchants sont étalés par les spécialistes en deux familles distinctes : «Les pneumallergènes, éléments composant notre cadre de vie, et que l'on peut diminuer, à savoir les poussières dans la maison, les acariens, si petits qu'ils ne sont visibles qu'au microscope, les moisissures domestiques, particulièrement abondantes dans les cuisines et salles de bains et les poils d'animaux [chat, chien, rongeurs, oiseaux…].» Sans oublier des facteurs d'ordre professionnel. La seconde famille est formée d'allergènes, des éléments générés par l'environnement extérieur comme les champignons et levures qui sont des moisissures atmosphériques principalement présentes en climat chaud et humide et les pollens, ces micro-organes mâles des plantes transportés par le vent et les insectes contenant des protéines allergisantes. Les allergies respiratoires parmi lesquelles on citera la rhinite allergique, l'asthme… font partie des pathologies classées «problèmes de santé publique» par l'Organisation mondiale de la santé. Cette classification n'est pas intervenue sans que la sentinelle du tout sanitaire ait établi des bilans alarmants. En effet, selon les chiffres datant depuis plus de trente ans, les allergies respiratoires ont connu une expansion vertigineuse. Alors qu'en 1968 on totalisait seulement 3,8% de la population atteinte de cette pathologie, elon une étude publiée en 1995, ce pourcentage a pris de l'ampleur et est passé à 30%. Cette aggravation est principalement due, d'après les spécialistes, au changement de mode de vie. L'aspect, voire le terrain génétique, n'étant pas à exclure, du moins à la faveur de la recherche scientifique, cette dernière hypothèse aura cédé la place à celle liant les causes des allergies respiratoires à l'environnement. «Il est vrai que de nouveaux allergènes sont apparus [plantes et fruits exotiques, certains polluants]. Mais les principaux facteurs déclenchants et responsables sont les mêmes : acariens, pollen, poils et squames de chat», affirment des sources médicales, indiquant que la corporation médicale n'est pas encore parvenue à mettre au point un traitement absolu. Dès lors, les recommandations s'articulent sur une prise en charge précoce dès l'apparition des premiers symptômes de l'allergie, car, une fois installée, la maladie «résisterait» à la thérapie. Cela devient pour le moins gênant dans le quotidien des patients avec le nez bouché, des troubles du sommeil et des maux de tête. «Ainsi, la rhinite allergique et les autres allergies respiratoires sont significatives de la qualité de vie.» Pour résorber les symptômes, les spécialistes prescrivent des antihistaminiques par voie orale ou les corticoïdes par voie nasale qui restent les classes thérapeutiques les plus efficaces face à une rhinite allergique légère. «Pour des symptômes plus sévères, des corticoïdes par voie générale peuvent être prescrits. Mais les antihistaminiques restent le principal traitement», affirment-ils. Pour modifier durablement le cours de la rhinite allergique, seule la désensibilisation, si possible précoce, est efficace. Elle permet de limiter l'acquisition de nouvelles sensibilisations et de réduire chez les enfants atteints de rhinite allergique le risque de développement ultérieur d'asthme. Toutefois, une étude clinique sur l'efficacité des traitements naturels sur les allergies met en relief le recours souvent payant à la photothérapie. «En la réalisant 3 fois par jour, les symptômes allergiques diminuent», confirme cette expérience avec un pourcentage prometteur de «72% des utilisateurs souffrant de rhinite allergique ont vu une amélioration de leurs symptômes». Ce résultat est appuyé objectivement après examen de la muqueuse nasale, explique-t-on. N. H.