Une conférence de très large envergure spécialement destinée aux développeurs professionnels - la North Africa Developer Conference (NDC) - organisée par Microsoft-Algérie, a été inaugurée hier à la Cité des sciences (Alger). Cet événement, qui dure jusqu'au 18 avril, regroupera une quarantaine de grands noms de l'informatique en Algérie (Alfatron, hp, Oasys...) et permettra à plus de 1500 ingénieurs algériens de bénéficier de plus de 53 sessions de formation par des instructeurs de très haut niveau venus d'Amérique du Nord et d'Europe avec des thématiques aussi diverses que le développement des applications web, les services web, la mobilité, la sécurité, les applications distribuées et l'architecture. La cérémonie d'inauguration s'est déroulée en présence de Richard W. Erdman, ambassadeur des Etats-Unis à Alger, et Amar Tou, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Le ministre a mis à profit cet événement pour brosser un tableau exhaustif sur la situation du secteur « ouvert à la concurrence privée ». Des opérateurs privés étrangers à côté de l'opérateur historique activent sous licences : au total, trois dans la poste (Algérie Poste, DHL et UPS), trois dans la téléphonie mobile, trois dans les VSAT et trois dans le GMPCS et dans la téléphonie fixe internationale, interurbaine et de boucle locale. La voix sur IP a été déclassée du régime de la licence à celui de l'autorisation. Les trois premiers opérateurs sont déjà opérationnels. Les premiers centres d'appel seront incessamment opérationnels. Le processus d'ouverture du capital d'Algérie Télécom est engagé car cette entreprise « a besoin d'un partenaire stratégique et d'un apport technologique et managérial ». Le ministre donne ensuite quelques chiffres qui se veulent des indicateurs du développement du secteur ainsi que les estimations : « Notre télédensité atteint aujourd'hui 30% contre seulement 5% en 2000. Notre plan d'action vise 80% à l'horizon 2010. Il vise aussi une connectivité de 40% à l'internet comme il vise une pénétration à l'ordinateur de 20% (la moyenne d'un ordinateur par ménage à l'horizon 2010). » Le réseau d'Algérie Télécom en fibre optique est long de 23 000 km en plus des réseaux privés des grandes entreprises publiques d'une longueur de 16 000 km (Sonatrach, Sonelgaz et SNTF). Il couvre tout le territoire national y compris les régions sahariennes. Sa densification permettra une plus grande fluidité. Le ministre parle aussi du passage à la large bande (40 GG bits) et de l'introduction progressive de l'ADSL. Le marché algérien est l'un des plus importants du Maghreb et de l'Afrique. Avec une population de 32 millions, majoritairement composée de jeunes, l'Algérie est un marché réceptif aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Les investissements réalisés dans le secteur des NTIC s'élèvent à 4 milliards de dollars américains. Selon le ministre, « le climat favorable à l'investissement créé en Algérie, notamment par l'amélioration très sensible de ses moyens de paiement extérieurs, et le nouveau programme de 55 milliards de dollars américains de soutien à la croissance sont autant de facteurs de confort pour les investisseurs directs extérieurs. Je laisserai le soin aux entreprises de mesurer l'ampleur des opportunités ». Il a plaidé pour que « notre pays cesse d'être seulement un éternel bon consommateur des NTIC ». Il informera l'assistance que « les deux grands dossiers que nous nous attelons à finaliser sont la pénétration à l'ordinateur et l'industrie des logiciels et contenus ». Le faible taux de pénétration des ménages s'explique, entre autres, par le fait que bon nombre d'Algériens n'ont pas les moyens de s'acheter un ordinateur personnel pour accéder aux « autoroutes de l'information ». Deux conventions ont été signées pour la mise en place d'une académie Microsoft à l'Ecole nationale des postes et télécommunications d'Alger et à l'Institut de télécommunication d'Oran (ITO).