C'est une embellie qui aura éclairé et éclairci l'année 2021, cinématographiquement parlant. Malgré l'effet de la pandémie de Covid-19, et ce, à travers des films de haute facture présentés en avant-première, projetés à travers le pays ou encore ayant été récompensés de prix internationaux. Tels que Abou Leila d'Amine Sidi Boumediene, Le Sang des loups de Amar Si Fodil, La vie d'après d'Anis Djaad, Matares de Rachid Belhadj. Ainsi qu'une autre détente, celle-là, encourageante. Héliopolis, réalisé par Djaâfar Gacem, représentera l'Algérie, et ce, pour une seconde fois aux Oscars 2022, en lice pour le meilleur long métrage étranger. Sans tomber dans la démagogie. Il ne faudrait pas que cela soit un leurre, une duperie sur la marchandise. L'Etat s'est investi. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a promis la relance effective et efficiente de l'industrie cinématographique. Une impulsion figurant dans le programme présidentiel. Les professionnels du cinéma, les réalisateurs, les producteurs ne voudraient pas qu'on les épate, une énième fois, avec des effets d'annonce et autre effet bœuf. Concrètement, ils font confiance à cette inédite décision politique prise par le président de la République. Par conséquent, ils espèrent en finir avec les palliatifs, les expédients, les demi-mesures, les pratiques jurassiques, les ostracismes... Ils attendent pour juger sur pièce. La réalité du terrain est en effet très complexe et reste marquée par les grands retards cumulés dans le domaine. Car parmi ces professionnels du cinéma, certains sont inquiets ou dubitatifs. C'est légitime. Il faut les rassurer, les associer et surtout les écouter. Ils voudraient être convaincus. Parce qu'ils font partie intégrante – ils sont incontournables – de cette chaîne de l'industrie du cinéma, prônée aujourd'hui par les pouvoirs publics. Surtout après la dissolution du FDATIC, le Fonds d'aide pour le développement de l'art et de la technique et de l'industrie, la disparition des entreprises de cinéma, la loi de finances 2022, l'installation d'une nouvelle instance cinématographique portant exclusivement sur le projet du biopic sur l'Emir Abdelkader relevant du Premier ministère et puis une «censure» latente. Ces professionnels s'interrogent quant à l'utilité d'un ministère de tutelle, le ministère de la Culture et des Arts. Ces professionnels de l'industrie du film ont des propositions. Ils veulent œuvrer et participer au décollage immédiat du 7e art algérien. Par exemple, solliciter les fonds régionaux, communaux de l'ensemble des wilayas du pays. Une «win-win situation» (réciprocité fructueuse). Et ce, en faisant la promotion touristique et culturelle locale, en créant des gisements d'emploi lors des tournages, en exigeant des différentes chaînes de télévision d'avoir des cahiers des charges concernant le soutien concret aux productions cinématographiques... Ils ne veulent être ni figurants ni intermittents actants. Advertisements