Les spécialistes et le public constantinois ont été unanimes à juger que la pièce Massinissa,présentée en générale le 12 avril puis au public deux jours plus tard, a été un défi réussi pour la troupe du théâtre régional de Constantine, malgré la difficulté du texte écrit en langue arabe classique et la courte période de préparation. De son côté, la direction du TRC n'a pas lésiné sur les moyens pour donner à l'œuvre sa juste valeur, notamment côté distribution artistique, décor et costumes. L'entrée de la troupe en scène, accompagnée de la musique composée par Kouider Bouziane, a été saisissante, même si des défaillances seront constatées tout au long d'une pièce marquée par de longs dialogues sur une scène qui paraissait trop exiguë pour permettre une plus grande liberté de mouvement aux comédiens parmi lesquels on retiendra l'interprétation particulière des personnalités de Massinissa, Syphax et Scipion jouées avec brio par respectivement, Karim Boudechiche, Tayeb Dehimi et Ahcène Benaziez. Le mérite revient, il faut le dire, à Reddaf Aissa qui a su adapter la scène d'une manière ingénieuse à une scénographie digne des plus grands spectacles avec des décors simples mais très significatifs. Le recours au narrateur pour la présentation des faits, l'usage des techniques de la vidéo par Habbati Abdelhamid, metteur en scène de la pièce, ont beaucoup aidé à matérialiser avec une certaine fidélité le texte et les scènes des batailles dans une pièce qui nécessite encore du travail pour être mieux peaufinée surtout que les comédiens ont besoin de suffisamment de temps pour étudier et travailler leurs rôles. La présence de Azzedine Mihoubi, auteur de la pièce, a été longuement saluée par un public qui a vécu durant près de deux heures des moments de réconciliation avec son histoire à travers la légende d'un héros dont la vie et le combat contre les convoitises étrangères ont été jusque-là méconnus. Une phase d'une histoire riche qui reste à découvrir et surtout à explorer.