Le Haut-Conseil universitaire et de recherche algéro-français (HCUR) a tenu hier, à l'Université des sciences et technologie de Bab Ezzouar (USTHB), sa troisième session. Cette rencontre, deuxième du genre en Algérie (puisque la seconde a eu lieu en France au mois de janvier dernier), a pour objectif d'étudier un grand nombre de projets importants pour le développement de l'université algérienne et la construction d'un partenariat durable entre les établissements algériens et français. Pour rappel, le HCUR a été installé les 13 et 14 octobre 2004 à Alger, il est composé de 20 représentants mixtes algéro-français et d'une coprésidence. Chaque partie a désigné un coordonnateur, un représentant des affaires étrangère, de l'enseignement supérieur, de l'ambassade, quatre conseillers spécialisés dans les différents domaines et aussi un représentant du monde économique. La création du HCUR a été décidée lors de la visite du président Jacques Chirac en Algérie, l'objectif visé était d'apporter un plus à l'université algérienne en créant de meilleures conditions de son accompagnement et de répondre par là même à ses grands besoins, notamment en matière d'encadrement, de formation des enseignants et d'échange d'expériences. Hier, lors de son intervention à l'ouverture de la session, le professeur Benali Benzaghou, coprésident du HCUR pour la partie algérienne, a rappelé que le système universitaire algérien entreprend une réforme importante de l'organisation de ses cursus en adoptant le système LMD. “Nous essayons ensemble d'analyser et de développer des projets conjoints. Cela entre dans le cadre des priorités définies par l'Etat. Les hautes autorités de nos deux pays ont jugé nécessaire de créer le HCUR, marque de leur volonté commune de promouvoir, d'intensifier et de structurer la coopération universitaire et la recherche algéro-française”, a expliqué l'orateur. Le professeur Michel Lucius, coprésident du côté français, a relevé que les missions confiées par les autorités des deux pays au haut conseil vise à œuvrer pour un partenariat durable. L'intervenant a qualifié ces missions de très importantes. De son avis, une attention particulière sera accordée à plusieurs axes majeurs, à savoir la modernisation des cursus universitaires et la formation de l'élite algérienne sur place afin qu'elle forme d'autres générations. Il s'agit aussi, a-t-il dit, d'orienter le travail de recherche en direction des secteurs prioritaires. « Il faut préparer les jeunes aux métiers dont a besoin l'Algérie. L'université algérienne est confrontée à des défis difficiles pour répondre à la demande de notre jeunesse et au développement économique du pays pour l'amélioration de la qualité. Dans cette démarche, la formation des enseignants et des chercheurs constitue une priorité », dira M. Benzaghou. Quant à Gherras Mohamed, secrétaire général au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, il s'est félicité de la similitude de la démarche pour la réforme en LMD entreprise par l'Algérie. L'on précisera, en outre, que les dossiers en cours d'étude sont focalisés sur le traitement du projet relatif à l'accompagnement de l'université algérienne et la mise en place du système LMD. Il a été évoqué, dans la foulée, la création d'un institut pour assurer la formation de qualité pour les lauréats et l'élite, et la possibilité de la mise en place d'une école de doctorat franco-algérienne. « Le HCUR a été créé pour donner un cadre institutionnel et une stabilité à la coopération algéro-française », dira M. Benzaghou. A long terme, il est prévu la création d'une université franco-algérienne qui sera mise en réseau avec l'ensemble des facultés algériennes. Elle sera gérée par des scientifiques et aura pour mission de former des masters professionnels et des chercheurs.