A l'horizon 2008, l'Algérie sera dotée d'une école supérieure de technologie. Il est également prévu la création d'une université mixte algéro-française qui répondra aux besoins des Algériens en matière de formation dans des spécialités bien déterminées. Celle-ci sera, en quelque sorte, un pôle d'excellence. Une université qui ne renfermera que les meilleurs étudiants. L'élite du pays. Cette annonce a été fait hier par le professeur Benali Benzaghou, co-président du Haut conseil universitaire et de recherche algéro-français (HCUR) lors de la tenue, justement, de la deuxième session ordinaire du HCUR à l'université des sciences et technologie de Bab Ezzouar. Cette rencontre, deuxième du genre en Algérie (puisque la première a eu lieu en France au mois de novembre 2006), a pour objectif d'étudier un grand nombre de projets importants pour le développement de l'université algérienne et la construction d'un partenariat durable entre les établissements algériens et français. Le HCUR se veut, selon ses responsables, une force de proposition. Des suggestions qui répondent aux aspirations des deux gouvernements, algérien et français. Hier, les membres du conseil ont débattu essentiellement et à huis clos d'une réflexion portant sur le projet de l'université mixte. « Quelle université nous voulons ? Quels sont les diplômes qui seront délivrés ? Les deux projets, l'école et l'université, mixte seront réalisés à la demande des deux gouvernements. Toutefois, nous allons cibler beaucoup plus le monde économique, mais pour atteindre notre objectif, nous allons consulter, au préalable, les intéressés, à savoir les partenaires économiques et les chefs d'entreprise », a expliqué M. Benzaghou. Il précisera que l'université mixte sera gérée par des scientifiques et aura pour mission de former des masters professionnels et des chercheurs... « L'université algérienne n'assume pas certaines formations et, partant de ce fait, nous comptons exploiter ce vide et former des jeunes Algériens dans les domaines pratiquement inexistants et indispensables en Algérie. La création d'une université n'est pas un projet à court terme, il faut réfléchir mûrement pour garantir son entière réussite. Nous n'avons pas besoin de créer une université de plus, mais plutôt une université de haut niveau », dira M. Benzaghou qui refusera d'avancer l'enveloppe dégagée pour la réalisation de ces projets. Pour ce qui est de l'école supérieure, les travaux de réalisation débuteront incessamment et l'assiette a été dégagée par les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur en concertation avec le pouvoir algérien. L'école dont le terrain est estimé à 100 ha sera implantée à Réghaïa ou à Tipaza. Les domaines ciblés ont été identifiés ; il s'agit du secteur des transports (aspect routier et ferrovaire) et celui de l'industrie agroalimentaire. « Les entreprises ont exprimé leurs besoins dans ces deux domaines. Nous avons élaboré un rapport que nous avons remis aux deux gouvernements. Ces derniers ont donné leur accord et le projet est en bonne voie », dira M. Benzaghou. Le professeur Michel Lucius, co-président, du côté français, a relevé que les missions confiées par les autorités des deux pays au haut conseil visent à œuvrer pour un partenariat durable. Dans ce contexte, il révélera que la première spécificité de cette structure sera marquée par une qualité de formation couronnée par un co-diplôme, reconnu par les deux pays (Algérie et France). Pour rappel, le HCUR a été installé les 13 et 14 octobre 2004 à Alger, il est composé de 20 représentants mixtes algéro-français et une co-présidence.