Une délégation de British Consultants et Construction Bureau (BCCB) a organisé, hier, à l'hôtel Hilton à Alger, un séminaire sur « Le partenariat en infrastructures » en présence de Son Excellence l'ambassadeur britannique en Algérie, Brian Stewart, et le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. Avec un arabe articulé en anglais, l'ambassadeur britannique a exprimé la volonté de son pays de contribuer, par son expérience et son savoir-faire, dans le secteur des travaux publics. Son Excellence a répertorié trois secteurs dans lesquels la Grande-Bretagne souhaite s'impliquer. Il s'agit, en premier lieu, des grands ouvrages et puis du secteur des ressources hydrauliques. Dans deux ou trois ans, l'Angleterre compte s'introduire également dans le secteur des finances. Par la suite, le DG du BCCB, néanmoins ex-ambassadeur en Algérie, Graham Hand, intervient pour expliquer les raisons du déplacement en Algérie de la délégation britannique. « Le motif de cette visite est de promouvoir les capacités de nos sociétés », dira-t-il, avant de mettre en relief la qualité et l'expérience des Anglais qui « sont des leaders dans les infrastructures ». Le DG du BCCB affirme que son premier souci est de réintroduire les sociétés britanniques dans le marché algérien. Selon l'ex-ambassadeur, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a promis que les capacités de l'Algérie peuvent offrir aux étrangers de 15 à 20% dans les projets d'infrastructures. Graham Hand ajoute, par ailleurs, que l'Algérie n'est pas bien comprise dans le monde hors de la France. « Beaucoup d'Anglais pensent qu'il y a encore de la violence en Algérie. Une autre partie estime que l'Algérie constitue le marché exclusif de la France. Or, c'est faux », souligne le DG du BCCB. Pour cette raison, a-t-il conclu, le BCCB vise à corriger le manque de présence des sociétés britanniques en Algérie. Pour sa part, Amar Ghoul a fait remarquer que l'importance des projets inscrits sur l'agenda des travaux publics appelle la présence de grandes sociétés pour honorer les délais de réalisation, mais aussi, et surtout, respecter les normes internationales de qualité des ouvrages. A ce sujet, il convient de rappeler que le secteur des travaux publics vient en 2e position dans le Programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) avec un montant de 600 milliards de dinars. Sur le chapitre des chantiers dans le secteur, le ministre indique que le montant d'investissement dans l'autoroute Est-Ouest s'élève à 7 milliards de dollars alors qu'un chantier de 15 000 km de routes sera lancé dès cette année. Sur les 10 milliards de dollars alloués au département de Amar Goul dans le PCSC, l'inspecteur au ministère des TP, Kehl El Rasse, annonce que 1,2 milliard de dollars sera injecté dans le réseau routier tandis que 200 millions de dollars seront consacrés à la construction de 7 ports de pêche. La réhabilitation de 20 plateformes aéroportuaires nécessite 17 millions de dollars alors que 80 millions de dollars sont réservés à la route transsaharienne. Le ministère des TP doit également réaliser 3 rocades à Alger, en sus des routes côtières. Il est question aussi de 16 opérations de protection de rivages et du lancement de grands projets urbains au profit d'Alger, d'Oran et de Constantine. En vue d'étudier les mécanismes de réalisation des grands ouvrages, un colloque international sur l'autoroute Est-Ouest aura lieu fin mai à Alger. Sur ce grand projet, le ministre a avoué l'incapacité des entreprises nationales, publiques et privées, de dépasser une couverture de réalisation au-dessus de 15%. S'adressant à ses invités anglais, Ghoul dira : « La porte est ouverte. Vous aurez tous les avantages et facilités. L'heure des débats est révolue. Il est temps de se lancer sur le terrain. » Le ministre annonce que les sociétés britanniques ont toute latitude de choisir leur partenaire ou la nature du partenariat. Mais, précise-t-il, les projets doivent être montés selon des règles de transparence et d'intérêt réciproque.