La voie ferrée reliant Annaba aux mines de Tébessa, qui approvisionnent le complexe d'El Hadjar, a été barrée pendant deux heures, hier, par la population de Dréan en colère. Dès les premières heures, quelque 300 personnes de cette agglomération de la wilaya d'El Tarf se sont rassemblées devant le siège de la daïra pour manifester leur mécontentement après l'affichage de la liste des bénéficiaires de 250 logements sociaux attendus depuis plusieurs mois et dont la distribution a été reportée à plusieurs reprises. C'est essentiellement contre le recasement des occupants des « Kouara » (les écuries) que les protestataires ont montré le plus d'acharnement. A chaque distribution de logements, les occupants de ces vieilles habitations privées, vétustes et insalubres sont classés prioritaires, mais ils sont immédiatement remplacés par d'autres qui, à leur tour, deviennent prioritaires. A la longue, les « Kouara » sont devenus un lieu de transit particulièrement recherché par les demandeurs de logements. Les places se vendent en « pas-de-porte » et on signale de nombreux cas où des bénéficiaires venant des « Kouara » ont revendu leur logement neuf après avoir pris le soin de laisser leur place à des proches. Encore une combine bien de chez nous ! C'est pour gêner l'indien ISPAT, qui exploite le complexe sidérurgique d'El Hadjar et l'obliger ainsi à faire bouger les autorités à Alger, que les manifestants ont fermé la circulation aux trains minéraliers. Un moyen comme un autre de se faire entendre. Et cela semble avoir marché, car des informations, qui restent à confirmer, font état de sanctions contre des responsables locaux. Cela signifie que la population qui veut se faire entendre s'est lassée des routes barrées et des pneus calcinés à retentissement limité. Il suffit de s'en prendre au talon d'Achille du Pouvoir : les investisseurs étrangers.