Une exposition organisée du 18 au 25 avril à l'UFC par la direction de la culture est consacrée essentiellement à certains de ces métiers dont Voltaire dans son Epître à Horace dit qu'ils « précèdent les arts ». On peut, parmi les objets exposés dont l'usage s'est depuis longtemps perdu, mais que la tradition conserve comme une relique pour les vouer à notre curiosité et à notre admiration comme les témoins d'une époque révolue, admirer ici un soufflet de forge, là une charrue à bœufs, plus loin une faucille, une selle, ou quelque objet en terre cuite aussi démodé que le reste. Cependant au milieu de ce bric-à-brac le métier à tisser, dont la pratique se perpétue encore. L'artisan qui les fabrique en série sous tous les formats pour leur commercialisation en expose trois de dimensions différentes. Munis d'une manivelle, ils permettent d'aller trois fois plus vite dans l'exécution des tâches qu'on leur confie. Des coussins, des tapis, des burnous, des haïks, tels sont les ouvrages qui sortent de ces métiers quelque peu modifiés pour en augmenter le rendement. Les prix auxquels ils sont vendus sont de 70 000 à 200 000 DA. La qualité des matériaux utilisés dans la fabrication de ces métiers (acier chromé, bois sculpté) et le tour de main de l'artisan justifient ces prix. L'exposition qui réserve également une place toute aussi importante aux photos de sites historiques, aux anciennes monnaies et aux bijoux remontant jusqu'à l'époque romaine pêche cependant par deux défauts : se présentant comme un condensé du patrimoine culturel de la wilaya, elle a le tort de se scinder en deux parties distinctes : un stand où sont exposés ces objets avec une masse d'informations véhiculées en arabe et en français, et un autre stand où divers objets en terre cuite, des robes aux bariolures si typiques et de toutes les tailles s'étalent pendant qu'un flot de musique kabyle se déverse sur la salle. Là les documents qui illustrent cette expo sont rédigés en français et en tamazight donnant l'impression d'une cloison étanche entre deux cultures qui ne font pas bon ménage. L'autre tort est d'avoir choisi l'UFC comme lieu pour exposer : les deux stands sont situés à l'arrière de l'établissement, complètement cachés par le bloc administratif et les salles de classe. La direction de la culture n'a même pas eu l'initiative de placer une banderole à l'entrée pour annoncer cette exposition.