La ville touristique de Marrakech (Maroc) abrite, depuis jeudi, une Conférence internationale sur le développement des médias, étalée sur trois jours. Cette rencontre, à laquelle participent 127 représentants de médias (journaux, radios et télévisions) et d'organisations non gouvernementales régionaux et internationaux, est coorganisée par l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et l'International Research and Exchanges Bord (IREX), une association à but non lucratif dont le siège est basé à Washington. Fondée en 1968, l'IREX se spécialise dans l'élaboration de programmes de soutien au développement à travers le monde de la presse indépendante, de l'éducation, de la société civile et de l'internet. L'IREX consacre ses efforts et son attention aux régions en crise ou en transition. Ses membres activent, en collaboration avec un réseau d'ONG anglo-saxon, particulièrement dans les anciennes républiques de l'Est, en Ukraine, en Russie, dans les Balkans, au Moyen-Orient, en Asie (Afghanistan et Pakistan) et dans les pays africains anglophones. L'organisation dans la ville marocaine de Marrakech de l'édition 2005 de la Conférence internationale sur le développement des médias peut signifier que l'IREX a l'intention, dans un proche avenir, d'élargir ses activités au Maghreb et à l'Afrique subsaharienne. L'hypothèse peut être étayée par la participation de journalistes tunisiens, marocains, algériens, maliens et soudanais. Par delà, des pays tels la Russie, le Kosovo, l'Egypte, la Bosnie, l'Albanie, l'Arménie, la Serbie, le Kazakhstan et le Kirghizstan étaient fortement représentés. Les grands absents à ce rendez-vous sont les journalistes libyens. Aucun d'entre eux n'a été invité par l'IREX. Les journalistes tunisiens, présents à cette rencontre, ont souhaité, en tout cas, que cette organisation développe, à l'avenir, des mécanismes de soutien et d'aide plus efficaces et, surtout, plus conformes aux aspirations démocratiques des acteurs de la société civile de leur pays. Dans un discours prononcé à l'ouverture solennelle de la rencontre, le président de la Fédération marocaine des éditeurs de presse et directeur de la publication du quotidien spécialisé L'Economiste, Abdelmouneim Dilami, a estimé, pour sa part, que la « présence » de l'USAID et de l'IREX contribue à sécuriser davantage les journalistes et à prémunir les journaux contre les velléités de remises en cause, par les gouvernements, de la liberté de la presse. « Votre présence nous protège », a-t-il dit. Les représentants de l'USAID et de l'IREX, présents en grand nombre à Marrakech, ont expliqué, de leur côté, que les programmes développés par leurs organisations ont pour « finalité » d'assurer le succès des processus de démocratisation entamés par les pays. Pour parvenir à relever ce challenge, l'on signale que l'IREX intègre parfois dans ses équipes des journalistes et des membres des sociétés civiles issus des pays concernés par ses programmes. Au chapitre des thèmes développés lors des travaux de cette conférence internationale, abritée par l'hôtel Le Méridien N'fis, les participants ont débattu, entre autres, durant la journée d'hier, des standards journalistiques, de la pratique journalistique dans les pays politiquement « fermés », du rôle des médias dans la lutte contre la corruption et du respect par la presse de la diversité ethnique et religieuse. Outre le traitement du rapport presse-société, les conférenciers ont abordé, par ailleurs, l'interaction entre la presse et la sphère économique. Dans ce cadre, l'intérêt a porté, particulièrement, sur le rôle des médias dans le développement économique. A signaler que la plupart des expériences évoquées ont souvent concerné celles des pays des Balkans.