L'appel lancé il y a quelques jours par la direction nationale du FLN à ses élus de Kabylie n'a jusque-là pas eu l'écho souhaité. Sur les 211 élus de ce parti siégeant dans les Assemblées locales de Tizi Ouzou et de Béjaïa, seule « une cinquantaine » s'est retirée. L'annonce vient de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général (SG) du comité exécutif du parti, lequel a animé, hier, une conférence de presse à la fin de la réunion des 121 membres de cette instance exécutive. « Nous recevons quotidiennement des lettres des élus dans lesquelles ils remettent leur mandat au parti. Il y a aussi ceux qui se sont retirés sans nous informer », a-t-il indiqué. Le chiffre divulgué par le SG du vieux front représente ainsi moins d'un quart du nombre global des élus du parti dans la région de Kabylie. Mais qu'en est-il de ceux qui refusent de répondre favorablement à l'appel de la direction du parti ? M. Belkhadem soulignera qu'il s'agit d'« un appel et non pas d'un ordre » sans s'attarder sur ce sujet. Revenant sur les travaux du comité exécutif qui se sont déroulés l'après-midi, le chef en second du FLN a annoncé le début, dès aujourd'hui, de l'opération de renouvellement des structures de base. Un planning qui s'étalera jusqu'à juillet a été tracé. Des superviseurs ont été nommés pour mener cette opération qui touchera toutes les kasmas et mouhafadhas du pays. La mission de ceux-ci est à la fois de sensibiliser les citoyens pour adhérer au parti et de tenir des assemblées générales des militants pour les informer des résultats du congrès rassembleur, tenu du 30 janvier au 1er février. Des campagnes de charme pour attirer les compétences et les convaincre d'épouser les couleurs du parti seront également lancées incessamment, indique encore M. Belkhadem. L'instance exécutive a aussi décidé d'ouvrir les listes du parti aux femmes et aux jeunes dans le cadre du renouvellement des listes d'adhésion et du recensement des militants FLN. Il y a 200 cadres du vieux front, dont l'ensemble des membres du comité exécutif, qui sont mobilisés pour « concrétiser ces objectifs », a indiqué le conférencier. Des commissions transitoires seront installées pour s'occuper de la gestion des structures de base en attendant leur renouvellement à travers des élections qui auront lieu d'ici à l'été prochain. Dans la foulée, l'instance exécutive, ajoutera son SG, a demandé un recensement des biens du FLN dans l'ensemble du territoire national. Concernant le gel des avoirs du parti - suite à la crise qui l'a secoué durant l'ère Ali Benflis (ancien SG de 2001 à 2004) - , M. Belkhadem a précisé que la direction a bien introduit les dossiers nécessaires au niveau des institutions concernées, notamment le ministère de l'Intérieur. Selon lui, le FLN obtiendra, bientôt, la main levée sur ses comptes. Abordant l'amnistie générale, M. Belkhadem attestera que son parti ne connaît pas son contenu, tout en précisant que si celui-ci soutient une telle initiative, qui demeure au stade de projet, c'est parce qu'il était le premier à prôner la réconciliation nationale et à la consacrer sur le terrain. « Nous nous engageons dans cette politique parce que nous y croyons », a-t-il soutenu. Affirmant que le FLN participera à l'élaboration de ce projet de loi, M. Belkhadem dira : « Ceux qui ont commis des crimes de sang et perpétré des massacres sont passibles de justice. » Ainsi, pour lui, un tel projet ne peut être au-dessus des lois de la République. Le chef en second du FLN a réaffirmé, à l'occasion, qu'il y aura un remaniement ministériel sans donner plus de détails. M. Belkhadem n'a néanmoins pas écarté l'éventualité qu'à la faveur de ce remaniement, le poste de chef du gouvernement revienne au FLN. « J'ai la réponse, mais je préfère la garder pour moi », a-t-il répondu à un journaliste qui a voulu savoir si Ahmed Ouyahia cédera sa place à un cadre du FLN.