Les «ex-pro-Benflis» refusent toujours d'adhérer à l'appel de la direction nationale. L'appel lancé hier par le Front de libération nationale à l'endroit de ses élus leur demandant de se retirer des assemblées locales de Béjaïa et Tizi Ouzou n'a pas eu l'écho escompté à Béjaïa si l'on considère la réaction de ses représentants locaux. Ayant déjà marqué le refus d'obtempérer à une telle démarche, les élus du FLN à Béjaïa sont à présent gagnés par une division qui rappelle à bien des égards celle qui a miné le parti avant et après la présidentielle d'avril 2004. Un constat d'évolution dans leur position est certes à noter dans cette affaire de départ des élus, mais il faut bien se rendre à l'évidence que ce sont les mêmes groupes qui divergent sur la question. Le refus de démissionner, qui était unanime jusque-là s'est transformé à présent en une divergence, à l'image de celle connue lors des élections présidentielles. Ces deux tendances se sont exprimées hier, traduisant à quelque chose près, la division que connaît ce parti à la veille de la présidentielle d'avril 2004. Les pro-Benflis refusent toujours d'adhérer à l'appel de la direction nationale tandis que les «redresseurs» affichent une certaine compréhension. En effet, une partie des élus vient de prendre acte de la décision de la direction nationale du parti en avouant par la voix de M.Bouchoucha que la question allait être étudiée au cours d'une réunion n'écartant pas au passage la possibilité d'y souscrire. Mouloud Ourdani, le doyen des élus à Béjaïa ne l'entend pas de la même oreille. Contacté hier par nos soins, ce dernier rappellera d'abord la position des élus, adoptée à l'unanimité il y a un mois, avant d'affirmer que «s'il doit y avoir dissolution, celle-ci doit être nationale.» «Je ne vois pas l'utilité du départ des élus de deux wilayas», explique-t-il. Et d'ajouter: «Cela ne fera qu'aggraver la situation.» Puis sur un tout autre ton, il s'interroge: «Nous avons accepté de nous présenter contre vents et marées et au risque de nos vies et maintenant on nous demande de partir. Je ne partirai pas!».