Presque deux années après le terrible séisme du 21 mai 2003 qui avait fait plus de 2000 morts et 11 500 blessés, la justice rend compte de son travail. Ainsi, 28 personnes ont été placées sous contrôle judiciaire, mais sans inculpation, et ce, suite aux anomalies relevées dans la construction des logements dans la wilaya de Boumerdès. C'est ce qu'a annoncé le procureur général près la cour de Boumerdès dans un point de presse organisé hier pour la circonstance. Sur les 513 personnes auditionnées par les juges d'instruction, ajoutera-t-il, 104 exercent comme architectes ou ingénieurs au sein de bureaux d'études. Dans cette étape préliminaire de l'action judiciaire, 44 témoins ont été également entendus. Le travail de la justice a été rendu possible grâce à l'enquête menée par les services de la Gendarmerie nationale, est-il rappelé. Le travail des différents services de ce corps de sécurité a permis l'élaboration d'un rapport qui a été remis, le 21 juin 2004, aux autorités compétentes. Soit une année d'enquête au niveau des deux wilayas les plus touchées par le séisme, à savoir Boumerdès et Alger. D'ailleurs, ce sont des commissions rogatoires de la Gendarmerie nationale délivrées par la justice qui ont auditionné les promoteurs immobiliers publics et privés. Il faut savoir que le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme avait déposé, le 2 août 2003, plainte auprès des procureurs des cours d'Alger et de Boumerdès en vue de punir les responsables fautifs. C'est à partir de là qu'il demandera « aux chefs des deux parquets généraux de procéder à l'ouverture d'enquêtes judiciaires à même d'établir les responsabilités des intervenants dans l'acte de bâtir concernant les immeubles effondrés ayant entraîné des pertes en vies humaines ou ayant engendré d'importants dégâts matériels ». Une démarche qui était intervenue après l'étude du rapport de la commission d'enquête installée le 28 mai 2003. Une commission à laquelle le président de la République avait donné pleins pouvoirs pour situer la responsabilité humaine dans ce drame. Le coût des destructions occasionnées par le séisme a été estimé à cinq milliards de dollars par M. Bouteflika lors d'un discours prononcé le 14 juin 2003 à Blida alors qu'il assistait à la finale de la coupe d'Algérie.