« Les grands chantiers tracés dans le programme quinquennal du président Abdelaziz Bouteflika sont réalisables à court terme. Les problèmes de leur financement ne devraient pas se poser. » C'est ce qu'a affirmé, hier, Brahim Ghanem, délégué auprès du chef du gouvernement, chargé de la planification, lors de son passage au forum d'El Moudjahid. « La faisabilité des objectifs visés ne devrait pas poser de problème de financement tant interne qu'externe », a-t-il déclaré. L'orateur a précisé que la maîtrise du taux d'inflation et la hausse des prix du pétrole contribueront à la réalisation de ces projets. L'évolution du marché pétrolier international à fin 2005, selon lui, montre que le prix du baril de brut devrait se situer, sur la période 2005-2009, au-dessus de la fourchette des prix OPEP (22-28 dollars/baril). « Le financement ne devrait pas constituer une contrainte forte comme dans le passé », a-t-il lancé. Les questions qui se poseront, en revanche, a-t-il souligné, seront l'utilisation efficace des ressources publiques dans le financement et l'efficacité de l'investissement. Brahim Ghanem est revenu sur l'importance du Plan complémentaire de soutien à la relance économique (PCSRE). Ce programme de soutien, a-t-il ajouté, vient consolider et élargir les efforts de redressement économique menés en particulier dans le cadre du PSRE. Après une rétrospective des cadres macroéconomique et microéconomique, le conférencier prévoit une bonne performance de l'économie nationale dans les cinq années à venir. « La stabilité du cadre macroéconomique et la croissance se sont consolidées en 2004, permettant ainsi d'enregistrer de bonnes performances dans un contexte d'inflation maîtrisée », a-t-il précisé. Sur le plan financier, la position extérieure de l'Algérie s'est davantage renforcée et les opérations budgétaires ont enregistré un excédent de 6% du PIB. « C'est l'excédent le plus important après celui de l'an 2000 », a-t-il lancé. Dans cette optique, Brahim Ghanem dira que « la réalisation de 1 million de logements et 1 million de mètres cubes d'eau dessalée va tirer le secteur du BTP, dont la production doit croître à un rythme de 6% à 7% par an en moyenne ». Cependant, la réalisation de deux millions d'emplois nécessite une croissance annuelle de 6% à 7% en moyenne pour la période allant de 2005 à 2009. Les ménages algériens ont dégagé en 2004 une épargne globale de plus de 590 milliards de dinars (environ 7,5 milliards de dollars), soit 20% de l'ensemble de leurs revenus. Selon les estimations des services de la planification, le revenu des ménages est estimé provisoirement à 2970 milliards de dinars, soit 48,5% du produit intérieur brut (PIB). La consommation globale de cette catégorie économique avoisinerait les 2375 milliards de dinars. Ainsi, la hausse de l'épargne des ménages est traduite par la différence entre leurs revenus et leur consommation. Mais elle est due notamment, selon Brahim Ghanem, à la croissance des revenus estimée à 14% en 2004. En fait, durant cette année, la rémunération des salariés s'est accrue de 9% et les transferts monétaires ont augmenté de 24%. M. Ghanem a fait remarquer, par ailleurs, que les revenus des indépendants ont enregistré une croissance inhabituelle de 13%. En dépit du taux élevé de leur épargne, les ménages, selon lui, n'ont participé qu'avec 7% dans l'investissement global.