« Le projet de la révision constitutionnelle est toujours en préparation », a affirmé, hier, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, lors de son passage à l'émission « Tahaoulat » de la Chaîne I de la radio nationale. Ce chantier ouvert officiellement par le président Abdelaziz Bouteflika connaîtra, toutefois, a précisé Belkhadem, « un léger report » dû à la priorité qu'a accordée le chef de l'Etat à l'audition des ministres. Le contenu du nouveau projet n'a pas été gardé secret. Le président a ouvert ce chantier et le travail se poursuit toujours. Le président a, peut-être, des priorités telles que l'audition des ministres. Cela lui permettra de prendre connaissance de l'état d'avancement de son programme avant d'entamer une opération institutionnelle, qui est la révision constitutionnelle », a-t-il indiqué, sans avancer quand il sera rendu public ni la date de sa proposition au référendum. Le président Abdelaziz Bouteflika a, rappelons-le, décidé de proposer le projet de la nouvelle loi fondamentale à l'approbation populaire avant la fin de l'année en cours (une année où il reste uniquement 2 mois). Ayant exprimé auparavant, et en tant que secrétaire général du FLN, sa préférence pour le régime présidentiel, Abdelaziz Belkhadem l'a réaffirmé également en tant que chef du gouvernement. Pour lui, « la révision constitutionnelle est plus qu'impérative compte tenu de l'amalgame qui jalonne actuellement le pouvoir exécutif ». « Il faut que la prochaine Constitution clarifie la nature du régime. Dans l'actuelle loi fondamentale, il y a une dualité entre le chef du gouvernement et le président de la République dans l'exercice du pouvoir exécutif », a-t-il enchaîné. Revenant sur l'opération d'audition des ministres du gouvernement que le président Bouteflika a entrepris, il y a quelques jours, l'orateur donne également son explication. Selon lui, le président de la République est le chef du gouvernement. « Le Conseil des ministres ne suffit pas au Président de prendre connaissance de la situation dans tous les secteurs. Il a décidé d'auditionner les ministres pour connaître les détails concernant chaque secteur », a-t-il ajouté. A la question de savoir si cela n'est pas un prélude à un éventuel remaniement ministériel, Abdelaziz Belkhadem ne précise rien. « C'est une prérogative du Président. Il peut procéder à un remaniement à tout moment », a-t-il renchéri. La Charte pour la paix et la réconciliation nationale a réalisé, selon Belkhadem, des résultats satisfaisants, malgré le fait qu'il y a toujours des attentats terroristes. La réconciliation nationale, a-t-il rappelé, est un long processus, dont les fruits seront cueillis à long terme. Le chef du gouvernement a mis l'accent, par ailleurs, sur la nécessité de lutter avec force contre la criminalité et le banditisme, qui prend de plus en plus d'ampleur en Algérie. Trois conseils interministériels, a-t-il déclaré, ont été consacrés à ce sujet en vue de trouver une solution à ce nouveau phénomène. Une solution qui passera, selon lui, par l'augmentation du nombre des services de sécurité (gendarmes et policiers) ainsi que la création de la police de proximité. Il annonce également la décision du gouvernement de créer une carte nationale, un passeport et des permis de conduire infalsifiables. Abdelaziz Belkhadem est revenu également sur la lutte contre la corruption et les malversations qui gangrènent l'économie du pays. Il annonce, à cet effet, la réactivation des mécanismes du contrôle, tels que l'Inspection générale des finances (IGF), la Cour des comptes, le contrôle judiciaire, policier et politique. Soulignant « le bon déroulement du processus de la relance économique », Belkhadem a estimé que les investissements étrangers en Algérie sont en progression. Des investisseurs arabes sont actuellement intéressés par l'investissement dans le pays. Le problème empêchant les opérateurs étrangers de venir investir en Algérie est le foncier industriel. Un problème qui, selon lui, sera résolu, avec la création de l'agence foncière qui leur servira d'unique interlocuteur. Abordant la question de l'augmentation des salaires, le chef du gouvernement a souligné que le problème sera réglé avec l'élaboration, dès l'été prochain, de la nouvelle grille des salaires.