Les prévisions de clôture de l'année 2006 situent le taux de croissance économique global à 3,1%, a annoncé hier M. Brahim Ghanem commissaire général à la planification, lors d'un point de presse, consacré aux sujets examinés par le Conseil du gouvernement, dont la note de conjoncture économique. M. Brahim Ghanem précise que “les prévisions peuvent être affectées par les réalisations du 4e trimestre”. Hors hydrocarbures, le taux de croissance est estimé à (+6,5%) par rapport à l'année 2006 (5,2%). Le commissaire général à la planification souligne que la croissance est tirée essentiellement par le secteur services (6,9%), le BTP (9,5%) et l'agriculture (5,8). L'industrie enregistre une croissance très faible, autour de 1%. La production dans les industries manufacturières fortement affectées par l'ouverture de l'économie et de la faiblesse du niveau d'investissement dans le secteur industriel connaît, même, une baisse. M. Brahim Ghanem signale par ailleurs que la croissance enregistrée “est fortement dépendante du secteur des hydrocarbures”. “Le BTP est déterminé par le budget de l'Etat et les importations sont financées par des recettes tirées des hydrocarbures”, explique-t-il. Le produit intérieur brut (PIB) en 2007 serait de plus de 135 milliards de dollars. Le PIB par habitant en moyenne est estimé à 3 968 dollars, contre 3 478 dollars en 2006. “Ces performances” ont été réalisées aussi grâce à la hausse des prix du pétrole. Le prix moyen du pétrole algérien, le Sahara Blend est estimé à 75 dollars le baril contre 64,5 dollars en 2006. Le commissaire général à la planification estime que l'excèdent commercial pourrait atteindre 35 milliards de dollars. Dans le domaine du commerce extérieur, les exportations devraient dépasser les 60 milliards de dollars, soit une hausse de 11% par rapport à 2006 et les importations sont évaluées à 27 milliards de dollars, en hausse de 28%. Du côté des finances publiques, les recettes budgétaires devraient représenter 38% du produit intérieur brut, constituées à 73% de recettes de fiscalité pétrolière. Le Fonds de régulation à fin 2007 devrait contenir 3 000 milliards de dinars. “Un montant important qui permet de couvrir plus de deux années de réalisation du budget de l'équipement de l'Etat”, souligne M. Brahim Ghanem. En termes d'emploi des ressources, le commissaire général à la planification enregistre “une amélioration de la consommation finale des ménages et des administrations publiques en termes réels de 5,4% par rapport à 2006”. Le niveau des investissements est jugé très élevé. Cependant, il est “majoritairement le fait de l'Etat et du secteur des hydrocarbures”. M. Brahim Ghanem relève une baisse du taux de chômage. Ce taux de chômage projeté à fin 2007 était de 11,8% contre 12,3% en octobre 2006. En 2007 la population active est estimée à 10,51 millions de personnes. La population occupée serait de 9,27 millions de personnes, en augmentation de 2,9% par rapport à 2006. Et le nombre de chômeurs a atteint 1,24 million de personnes. Concernant les prix, les données disponibles émanant de l'ONS et des douanes “pour ce qui est des prix à l'importation”, indiquent à fin 2007 des augmentations de 2,75% pour la production industrielle et plus de 10% pour les prix à l'importation. Du coup, l'évolution des prix à la consommation (le taux d'inflation) est estimée à 3,5% en année pleine 2007. “L'inflation a pu être contenue grâce en particulier au soutien des prix”, souligne le commissaire général à la planification. Le ministre de la Communication a évoqué une communication de la ministre déléguée chargée de la Réforme financière. M. Rachid Boukerzaza affirme que le programme présenté par la ministre porte sur la modernisation des systèmes d'informations des banques, la mise à niveau des banques, les risques de crédits et le développement des crédits hypothécaires. Le ministre de la Communication parle de projet de création de groupes bancaires et d'une banque d'investissement. En Algérie, les banques sont à la fois sur liquides en bilan mais, en réalité, sous-capitalisées et très dépendantes des adjudications de la Banque centrale pour leur refinancement à court terme. Meziane Rabhi