Le sel non iodé commercialisé sur le marché national et destiné à la consommation humaine devrait encore faire parler de lui dans les prochains jours. Il s'agirait du résultat des instructions fermes du ministère du Commerce transmises à ses 48 structures décentralisées à travers le pays, à l'effet de s'assurer de la teneur en iode du sel de table et celui destiné à la panification commercialisé sur le marché national. Ces instructions font suite aux interventions de spécialistes en santé publique et arguments documentés présentés par plusieurs intervenants lors de la rencontre de Annaba organisée par la Direction du commerce de Annaba en collaboration avec la direction générale de l'entreprise publique économique Enasel-Constantine. Les professeurs Hadj Lakhal, chef de service à l'Institut national de santé publique, et Abderahmane Saïdia, directeur général du Centre hospitalier universitaire Ibn Rochd de Annaba et chef de service oto-rhino-laryngologie à l'hôpital Dorban, Annaba, figurent parmi ces intervenants. Crétinisme, retard mental, fausses couches, avortement, malformation congénitale chez les femmes enceintes et autres sont les séquelles induites à court et moyen terme par la consommation du sel non iodé. A l'appui de leurs affirmations, ces praticiens ont avancé des chiffres confirmant l'augmentation des cas de goitre endémique et cancer de la thyroïde. Durant des années, en toute impunité, le marché national a été inondé de sel non iodé avec un emballage indiquant sel iodé et destiné à la consommation humaine », s'est interrogée Mme Bounouala Farida, membre de l'Association de défense du droit des consommateurs. Expert en la matière et président-directeur général de l'Enasel, Taha Hassine Ferhat a apporté des précisions sur les conséquences d'une carence en iode chez les humains. « La carence en iode est un problème important à cause de sa prévalence ubiquitaire et de ses effets destructeurs sur la santé de l'homme et des animaux. Le marché du sel alimentaire en Algérie se caractérise par une situation alarmante. Les conséquences de la carence en iode sur la santé des populations ainsi que ses répercussions sur les plans économique et social sont aujourd'hui bien établies. Elles font l'objet d'une lutte permanente des organisations internationales telles que l'OMS, l'Unicef, l'Unesco, la FAO », a estimé M. Ferhat. La gravité de la situation est accentuée par l'utilisation massive du sel iodé (à moindre coût) dans la panification. En effet, des statistiques fiables révèlent que sur les 40 000 tonnes/an utilisées en Algérie par les boulangers pour leur panification, seules 4000 tonnes sont de production Enasel. Cette EPE au label connu à travers le monde est certifiée Iso 9001, HACCP (prévention contre les dangers physiques, chimiques, biologiques et microbiologiques), ISO 14001 avec audit de certification en 2006, mise aux normes OHSAS 18001, certification des produits selon le référentiel TEJ de l'Institut algérien des normes en 2005 et 2006. Au niveau de toutes les Directions du commerce d'Algérie, l'alerte a été donnée. Certaines wilayas ont déjà réagi en mettant en alerte maximale leurs inspecteurs de contrôle. Particulièrement à El Oued où la structure du ministère du Commerce a procédé à la fermeture de 23 unités de production de statut privé, alors qu'à Oran 7 tonnes de sel non iodé conditionnées dans des sachets de 1 kg sur lesquels est mentionné bien en évidence sel iodé ont été saisies. A l'origine de cette affaire de sel non iodé, la Direction du commerce de Annaba poursuit toujours sa traque du sel non iodé et de la contrefaçon.