La commission d'enquête diligentée par les services de la wilaya d'Alger afin de faire toute la lumière sur l'affaire Tahar Bouchet vient de finaliser ses investigations et auditions, avons-nous appris auprès de M. Chaffa, vice-président chargé de l'urbanisme à l'Apc. Cette commission, qui comprend des experts de la DUCH, des services de l'agriculture et des services des Domaines ainsi que des membres de l'Apc, devra se prononcer sur l'authenticité des documents (décisions de prêt, affectation, permis de construire, etc.) détenus par plus de 140 bénéficiaires de lots de terrain à bâtir au niveau de six EAC concernées par la dilapidation. La commission a été installée suite au bras de fer qui oppose, depuis plusieurs mois, l'Apc aux bénéficiaires de lots de terrain à Tahar Bouchet. Le président de l'APC, fort d'une décision du wali d'Alger ordonnant aux autorités policières de lui prêter aide et assistance, s'apprêtait déjà à passer à l'acte avant que le premier responsable de la wilaya, suite à un mouvement de contestation, n'ordonne la suspension de cette opération et l'envoi d'une commission d'enquête. La première sortie sur le terrain de cette commission, escortée par des éléments de la police, a été effectuée mardi 19 avril. Elle en a fait plusieurs, selon notre interlocuteur, qui précisera qu'un bureau d'accueil a été mis à la disposition des détenteurs de décisions de préaffectation de lots de terrain afin de déposer leur dossier. Hier, les membres de la commission s'attelaient à la rédaction du rapport final qui sera remis, probablement aujourd'hui, au wali d'Alger. « Le wali est le seul habilité à vous divulguer le compte-rendu du rapport », précise notre interlocuteur à une question sur le contenu de ce document. Revenant sur la genèse de cette affaire, M. Chaffa nous informera que la plupart des détenteurs de décisions de préaffectation de lots de terrain à bâtir à Tahar Bouchet ne sont pas originaires de la commune de Birkhadem. « Ce sont des gens venus de l'est et de l'ouest du pays », relève notre interlocuteur. Il tient toutefois à ajouter que si les documents en leur possession étaient authentiques, ils auraient procédé à le réalisation de leur habitation depuis plusieurs années. « Pourquoi ils ne l'ont pas fait en 1997, 1998 ou 2000 ? Pour quelles raisons ces bénéficiaires n'ont-ils pas été régularisés par les Assemblées précédentes ? », s'interrogent notre interlocuteur sans omettre de faire remarquer que ces individus visent à mettre les autorités locales « devant le fait accompli » dans l'espoir d'une « régularisation prochaine de leur situation ». Quant au projet de réalisation du grand boulevard Tahar Bouchet, il risque, selon cet élu, d'être compromis « si on n'arrête pas le massacre ». D'une longueur de 1,8 km et de 20 m de largeur, ce boulevard verra la construction de 24 équipements publics qui devront, selon le Plan d'occupation au sol (POS), voir le jour (lycée, logements, salles de sport, etc.). Pour rappel, les éléments de l'Office national de la répression et du banditisme (ONRB) ont mis fin aux agissements de trafiquants du foncier spécialisés dans la vente illégale de terres agricoles. Le chef du réseau n'est autre que le deuxième vice-président de l'Assemblée sortante. C'est du moins ce qu'a déclaré le président de l'APC de Birkhadem. La Gendarmerie nationale, par la voix de son premier responsable au niveau du groupement d'Alger, est plus que jamais déterminée à mettre fin à la dilapidation des terres agricoles. « Toutes les personnes impliquées seront entendues. »