Le 60e anniversaire des manifestations du 8 mai 1945 dans le Constantinois et les massacres de populations algériennes qu'elles ont entraînés sera commémoré en France par un important colloque avec la participation de Hocine Aït Ahmed, Mohamed Harbi, Henri Alleg... qu'organise la ligue des droits de l'homme et de nombreuses rencontres-débat à l'initiative du parti communiste français, de l'Association au nom de la mémoire, du Centre culturel algérien, etc. « Il y a soixante ans : l'autre 8 mai 1945. Le trou de mémoire colonial et la société française d'aujourd'hui ». C'est le thème du colloque qu'organise la ligue des droits de l'homme samedi 7 mai prochain à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Au programme, les historiens Gilles Manceron, qui introduira pour la ligue des droits de l'homme le colloque ; Mohamed Harbi qui traitera du mouvement national algérien en mai 1945 ; Annie Rey-Goldzeiguer abordera les événements de Sétif en mai 1945 ; Jean-Pierre Peyroulou, les événements de Guelma ; Benjamin Stora, la mémoire du 8 mai 1945. Laure Blévis traitera de la LDH et la défense des droits des colonisés. Pour le débat de cette matinée, les discutants annoncés seront Hocine Aït Ahmed et Henri Alleg. Le thème de l'après-midi sera « Quels liens peut-on établir entre l'impensé colonial et les problèmes de la société française d'aujourd 'hui ? » Une première table ronde aura pour sujet « Des difficultés ou discriminations spécifiques frappent-elles les populations originaires des anciennes colonies et pays du Sud ? » Pour en débattre, Bernard Birsinger, maire de Bobigny ; Khadidja Bourcart, maire-adjointe de Paris en charge des étrangers non communautaires ; Damarys Maa, de l'association de femmes africaines IFAFE et Françoise Lorcerie, sociologue. Le discutant sera Philippe Bataille, sociologue. Une seconde table-ronde aura pour thème « Quel rapport entre le passé colonial et les réflexions sur la citoyenneté aujourd'hui ? ». Pour traiter de cette question, Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, codirecteur de l'ouvrage L'Esclavage, la colonisation, et après... ; Arlette Heymann-Doat, professeur de droit ; Sidi Mohammed Barkat, philosophe, chercheur et Nacira Ghénif-Soullamas, sociologue et anthropologue. La discutante sera Wassyla Tamzali, avocate. Le 8 mai 1945, « C'est aussi un crime colonial contre le peuple algérien », c'est le thème d'une soirée « Pour la mémoire, pour la vérité et pour la justice », qu'organise le PCF le 2 mai prochain au siège du parti, place Colonel Fabien. Avec les interventions de Michel Duffour, ancien secrétaire d'Etat à la culture, président du Conseil national du PCF ; Mehdi Lallaoui, président de l'association Au nom de la mémoire ; Henri Alleg, président de l'Association des combattants de la cause anti-coloniale. Des textes et poèmes de Kateb Yacine seront lus par Anne Alvaro et Sophie de la Rochefoucauld, comédiennes. Sera également projeté le film Les Massacres de Sétif, un certain 8 mai 1945, réalisé par Mehdi Lallaoui et Bernard Langlois. Pour sa part, l'association du Manifeste des libertés a organisé une rencontre-débat sur « La question coloniale en France aujourd'hui : entre le politique et le psychique » jeudi dernier avec les interventions, notamment des psychanalystes Alice Cherki et Fethi Benslama à la maison des associations du 3° arrondissement. L'association Au Nom de la Mémoire organise à Paris une projection-débat autour de « L'autre 8 mai 1945. A propos des massacres de Sétif, Guelma, Kherrata », vendredi 6 mai à 19h30 au Forum des images, avec la projection Des Massacres de Sétif, un certain 8 Mai 1945 de Mehdi Lallaoui et Bernard Langlois. La projection du film sera suivie d'un débat avec les historiens Gilles Manceron, Benjamin Stora, Claude Lauzu, Sylvie Thénault, Jean-Pierre Peyroulou. Par ailleurs, l'association Au Nom de la mémoire organise au mois de mai de nombreuses projections-débat autour de cet événement, notamment à Marseille, Lyon, Rennes, Saint-Denis, Strasbourg.... Deux générations d'écrivains algériens évoqueront le 8 mai 1945 samedi 7 mai au Centre culturel algérien à partir de 17 h. Avec Maïssa Bey, Rachid Boudjedra, Mehdi Lallaoui, Wacini Laâredj et Habib Tengour.