On en parle beaucoup, mais l'essentiel reste bien méconnu. Surtout économiquement.La presse aujourd'hui, c'est quoi exactement ? 1 C'est désormais une véritable industrie, pas lourde certes, mais non plus légère, en pleine expansion (30 titres de presse écrite paraissant régulièrement en 1988 pour 600 000 à 700 000 exemplaires/jour, près de deux millions d'exemplaires pour plus de 250 titres, toutes périodicités confondues, actuellement ; une entreprise de télévision avec trois chaînes ; une entreprise de radio avec plusieurs chaînes nationales et 30 stations locales qui diffusent 8 à 12 heures par jour ou plus ; plusieurs dizaines d' imprimeries (dont 6 pouvant imprimer des quotidiens ou des hebdomadaires) si l'on inclut celles capables d'imprimer des magazines et les périodiques ; des centaines d'agences de communication et de publicité, dont une dizaine de stature internationale... ; et, nouveau pan de la communication, 1 500 000 internautes, dont la quasi-totalité fréquente 5000 cybercafés et des milliers de sites web de toutes sortes. Par ailleurs, sur le plan organisationnel, les unités sont de plus en plus impressionnantes. Ainsi, un grand quotidien est une vraie usine et un périodique est un grand atelier. L'agence de presse, la télé et les radios sont de véritables complexes industriels, travaillant 24h sur 24h, par vacation, sans arrêt, diffusant de l'information en continu. Aucun arrêt n'est permis. L'Entv, l'Enrs et l'Aps fonctionnent avec des budgets qui se calculent par centaines et dizaines de milliards de centimes, budgets qui sont bien loin de leur suffire puisqu'elles dépensent beaucoup : deux à trois fois plus, tant il est vrai qu'« on » leur demande de faire toujours bien plus qu'il n'en faut (« charges de service public », leur disent-ils !). 2 C'est une industrie qui a ses spécificités. Elle ne ressemble pas parfaitement aux autres. En effet, ici, le produit (comme le journal quotidien ou même le Jt) est nouveau chaque jour ou chaque semaine (pour un hebdo). Le produit n'a rien à voir avec une boîte de conserve de tomate (le contenu et le contenant étant, ici, identiques à tout moment). Acheter une deuxième boîte de tomate ou un second véhicule est utile, alors qu'acquérir un second exemplaire de journal ne sert à rien. Le journal est un prototype dupliqué dont une seule unité a de la valeur pour l'utilisateur. 3 C'est une industrie dont les équipements sont de plus en plus pointus, de plus en plus sophistiqués et miniaturisés, mais aussi, pour les plus complexes d'entre eux, de plus en plus chers. Une imprimerie de presse revient à 2 ou 3 dizaines de milliards de centimes ou bien plus (celle d'« El Watan »-« El Khabar » est revenue à 32 : 16 pour l'achat, 4 pour les droits de douanes et 12 pour le terrain et les constructions). Une radio locale d'importance régionale avec tous ses équipements (émetteurs et stations) revenait il y a peu à 150 millions de dinars ou plus, dont 80 en devises. La location d'un récepteur pour Arab Sat (Entv : la 3, destinée au monde arabe) destiné à la diffusion des programmes, à l'abonnement et aux droits de diffusion était revenue, en 2002, à 52 300 000 000 de centimes 4 C'est une industrie qui fournit un produit original, en ce sens que dans un journal, par exemple, et cela est valable pour la radio et la télé, il y a 2 produits différents. Il y a le journal, produit final (qui coûte parfois, sinon souvent, autant ou plus cher que le prix affiché, surtout pour ceux qui ont beaucoup de frais, qui font face à des charges sociales importantes... et qui ne contournent pas les textes) vendu au lecteur, et il y a l'espace publicitaire, produit intermédiaire vendu aux annonceurs et qui est lui-même un facteur de production pour les annonceurs. En l'espace de quelques années, le prix de la page de publicité dans un quotidien a été multiplié par 6 ; et il a encore augmenté de plus de la moitié avec l'arrivée de la couleur en 2002. De 10 000 DA à 60 000 et 90 000 DA TT pour la pub nationale. Des prix fous, fous ! La marge bénéficiaire, sans la publicité, est très faible, sinon inexistante. De 1,50 DA à 2 DA par exemplaire au maximum pour ceux qui vendent bien, c'est-à-dire sans des surcoûts et des gaspillages dus à un mauvais management. Je ne parle pas ici des périodiques à sensation ou à scandale, les « people » qui, eux, ne dépensent généralement pas beaucoup pour une matière de basse qualité réalisée avec des moyens humains sous-payés ou exploités, mais matière qui est très recherchée par un certain large public. La publicité est, de nos jours, une source de revenus non négligeable. Elle est même essentielle pour la presse écrite (les politiciens et les « affairistes » le savent très bien ! ). Et un journal, pour être viable, doit avoir un minimum de 40% de ses ressources financières qui viennent de la publicité. Idem pour la télé et la radio puisque l'Etat ne peut ni ne veut faire face aux déficits structurels enregistrés continuellement ou inévitablement (« charges de service public » obligent !). Pour exemple, l'on citera l'Entv qui n'aurait pas pu diffuser les rencontres de foot de la Can 2002 si elle n'avait pas accepté de diffuser 32 mn de pub internationale contre 10 rencontres (sur les 32) seulement : les 32 rencontres lui auraient coûté 4 millions de dollars (à payer à Art, une chaîne de télévision américano-saoudienne qui avait acquis tous les droits en seconde main) et les 10 rencontres seulement 1,5 million. Le prix de la minute de publicité a été donc de 45 000 dollars. A noter que la télé a tout de même engrangé, en 2001, 50 milliards de centimes de pub, le prix de la minute ayant, lui aussi, grimpé à une allure vertigineuse en très peu de temps, atteignant, en 2002, le prix de 3 à 6 millions de centimes (elle reçoit 72 à 74 milliards de centimes d'aide de l'Etat, 73,5 en 2002, et ne perçoit que 40 milliards de centimes du Fonds de soutien de l'audiovisuel - FAS). 5 C'est une industrie dont le poids social est très important. Il y a aujourd'hui, en Algérie, certainement plus de 3000 journalistes professionnels et assimilés (1500 en 1990), dont plus de 600 à 700 à l'intérieur du pays, 12 000 à 15 000 travailleurs dans tout le secteur de la communication, dont 5000 à 6000 pour la seule presse écrite. L'Entv, à elle seule, occupait, il y a peu, près de 3000 travailleurs, dont 300 journalistes, et l'Aps 600, dont 250 journalistes, et la radio occupe, aujourd'hui, 2400 personnes... Et les grands quotidiens, comme « El Khabar », « El Watan », « Liberté », « Le Quotidien d'Oran », « El Moudjahid », « An Nasr » occupent 50 à 150 personnes de manière permanente. 6 C'est une industrie qui a un poids économique et commercial très important. Ainsi, la presse écrite avec ses 250 titres doit consommer annuellement près de 50 000 tonnes de papier importé (à plus de 700 dollars la tonne ou bien plus pour le papier de qualité, un prix qui augmente sans arrêt chaque année, car très lié à ceux du bois et de l'énergie. De plus, il y a des positions d'oligopoles aussi bien pour les pays que pour les entreprises, ce qui rend très difficiles les négociations, surtout lorsqu'elles ne sont pas menées de manière collective, tire à près de deux millions d'exemplaires/jour, brasse un marché de la publicité (en pleine expansion, surtout avec l'expansion des marchés automobile et de la téléphonie) évalués à un minimum de 400 milliards de centimes (il serait aujourd'hui de 700 à 800 milliards de centimes si l'on y ajoute ce qui va à la radio et à la télé et aux autres supports comme l'affichage), et est consommée par au moins 7 à 8 millions de lecteurs (la radio nationale en a 20 millions et la télé, chaînes nationales et étrangères confondues, certainement autant ou bien plus), sans parler des parcs de récepteurs de radios et de téléviseurs, de paraboles et d'antennes, de démodulateurs... 7 Le journal est un des rares produits qui a, à travers le monde entier, un prix de vente public « historique », « administré » (c'est-à-dire le même pour tous les quotidiens et le même pour les hebdomadaires) et qui augmente toujours à petits pas dans le cadre d'un consensus des éditeurs. Et les recettes de vente ne sont pas l'essentiel (car le prix de vente est toujours assez bas, devant généralement être compatible avec la consommation de masse). Les recettes de la publicité doivent donc être plus importantes, dans une proportion raisonnable (pour ne pas gêner « les espaces rédactionnels ») de 40% à 60%. C'est une industrie qui a de ce fait généré des techniques spécifiques de gestion. Ex : la concurrence hors prix avec ses concours, ses remises, des formules de vente originales, des changements dans la présentation et des augmentations de pagination, des couplages avec d'autres titres ou même des médias autres, des signatures attractives, des rubriques nouvelles, des forums, etc. Ou alors avec la recherche d'aides diverses : celle de l'Etat, celle de « mécènes », celle de sponsors, celle de partis politiques (hum !), etc. A noter ici que l'APS fonctionne sur le même modèle de gestion (moins la publicité). En ce sens que le prix de vente de ses « fils » reste en-deçà du coût réel, que pendant longtemps il y a eu une sorte de consensus, avec la complicité de l'Etat, autour d'un prix de vente « administré » vers le bas ; et qu'à chaque fois qu'il y eut tentative de revoir à la hausse les tarifs, il y eut levée de boucliers. Pour la télé, le même problème s'est posé avant l'introduction de la publicité et la redevance était (et reste encore là où il y a des entreprises publiques, comme en France ou chez nous) un véritable sujet de débat politique et un sujet délicat à traiter. En Algérie, on a choisi une non-gestion en l'intégrant dans la facture d'électricité. La télé et la radio n'en recueilleraient, paraît-il, que des miettes. 8 C'est une industrie à grand risque, avec des produits liés à une consommation directe, immédiate et très rarement renouvelée, donc des produits rapidement périssables. Ainsi, un quotidien qui n'est pas consommé dans les 12 heures ou dans les heures qui suivent, son impression n'a plus de valeur, sauf pour les marchands de sardines, surtout lorsque le papier n'est pas recyclable. Les risques sont de ce fait mortels. On note ainsi que si, de 1989 à 1999, 823 titres de presse écrite ont été créés, seulement 129 paraissaient encore en 2001. 694 avaient donc disparu ou préféré se retirer du marché. Calculez : 75 naissances pour 63 décès annuellement, et 12 survivants par an, soit un taux de réussite très faible de 14% à 17%. Depuis 1999, le taux de mortalité a baissé certes, mais les risques restent toujours aussi grands. 9 Poids social, levier politique stratégique malgré tout ce que l'on peut entendre au « café du commerce », source possible de grands profits, la presse (et la communication dans son ensemble, c'est-à-dire la publicité, et maintenant les banques de données informatisées) est, à cause ou en raison de tout cela, une industrie qui voit - en plus des pressions directes ou indirectes de l'Etat - une lutte de plus en plus serrée pour sa propriété. Ainsi, elle attire des hommes d'affaires et des affairistes, les banques et les entreprises qui y investissent ou rachètent le tout ou des parts, publiquement ou par le biais de prête-noms : Betchine avec le quotidien « L'Authentique » et « El Acil », Rabrab avec « Liberté » et « Liberté Economie », Khalifa (qui, à part la justice et les clients de la banque, s'en souvient ?) qui avait, dit-on, acquis le titre « El Manchar », et avait lorgné un instant sur « Ann », puis a décidé de créer une chaîne de télévision à partir de Paris et une radio à partir de Londres pour mieux se préparer à l'ouverture du paysage audiovisuel national, Benaoum avec « Er Rai » à Oran, Mehri avec, un certain moment, des projets de télé à Paris ou à Bruxelles et une agence de publicité en Algérie, Othmani de Rouiba-Coca-Cola dans la publicité, Mordjane dans la publicité lui aussi (Mediavision), Djebbari avec « Le Monde aujourd'hui », « Détective » et « L'Echo d'Oran », Djebbar de Lad Pharmacie avec « Initiatives », Blanky de Cherfaoui avec « L'Actualité » et « El Djarida », deux quotidiens, et avec « El Djarida Hebdo », Benferhat dans « La Nouvelle République » et tant d'autres qui restent à découvrir. Comme d'ailleurs le nombre exact et les noms des actionnaires réels des titres et entreprises de presse et de communication créés à partir de mars 1990 (« El Watan », « El Khabar », « Le Soir », « Liberté » et tous les « petits nouveaux »). Ce sont là présentés de manière succincte quelques aspects économiques et organisationnels du paysage médiatique national. Ce sont les preuves aussi qui militent en faveur d'une gestion rigoureuse, c'est-à-dire faisant appel aux techniques de gestion et de gouvernance de plus en plus pointues. Tant dans le secteur privé que dans celui public. Là, il faut gagner de l'argent et peut-être le pouvoir, pourquoi pas ; ici, il faut ne pas en gaspiller et certainement garder le pouvoir. Mais hélas, cette rigueur fait encore grandement défaut. Pourquoi ? Beaucoup de décideurs politiques (et économiques) et les appareils continuent à ne voir les médias que comme des outils de propagande ou de diffusion culturelle (ils sont allés jusqu'à créer des « Clubs de la presse » au sein de leurs entreprises, ce qui est unique dans les annales et surtout une aberration déontologique). Les gestionnaires publics et privés continuent à trop compter sur les aides directes ou indirectes de l'Etat (les journaux devaient, en 2002, une somme de 450 milliards de centimes aux imprimeries). Les « nouveaux entrepreneurs » eux-mêmes compt(ai)ent beaucoup, et encore, sur leurs « soutiens », que ceux-ci se trouvent dans ou en dehors du Pouvoir. Et, les journalistes demeurent préoccupés (un peu trop, peut-être) surtout par l'exercice de leur devoir d'informer et de leur droit de savoir, l'essentiel pour eux étant de dire et d'écrire, ne se souciant des conditions économiques qu'à la fin du mois lorsque la paie ne « tombe pas » ou lorsque les bénéfices diminuent. Globalement, s'il y a des réussites durables, c'est seulement parce que la réalité du terrain, de plus en plus dure, a imposé peu à peu des règles de gestion économique rigoureuses. Elle les a imposées : Au secteur public qui a vu un désengagement financier progressif de l'Etat qui a abandonné tout ce qui ne lui paraissait pas nécessaire ou utile politiquement ou qui lui semblait lourd financièrement. Et cela va s'accélérer avec certainement une sorte de regroupement autour des médias lourds comme l'ENTV, l'APS, l'ENRS, la TDA, le CPI, le CNDPI... A mon sens, l'Anep (publicité), les journaux et les sociétés d'impression (qui devaient, en 2002, semble-t-il, plus de 34 milliards de centimes à Alpap, l'entreprise qui importe et distribue le plus gros lot de papier-journal) seront obligés (toutes les restructurations opérées depuis 1986 ayant échoué et la toute dernière ne peut être l'exception) de muer... en s'ouvrant sur le partenariat privé national ou étranger, c'est-à-dire en s'adaptant au nouveau paysage médiatique audiovisuel qui est en train de se construire en parallèle ou de s'imposer de l'extérieur pour tous les médias, y compris l'audiovisuel. Sinon, à moyen terme, c'est la disparition pure et simple avec la domination d'un paysage médiatique international, peut-être moderne, mais tout de même étranger à la société algérienne. Et ce ne sont pas les « créations à l'étranger », même gérées et/ou animées par des Algériens qui pourront y changer grand-chose (ex : Ktv, BeurTv, BrTv...). Signalons ici, qu'à mi-2002, les 6 quotidiens publics avaient un tirage moyen ridicule de 80 000 exemplaires (ex)/jour sur un total de 1 450 000 ex/jour pour 40 quotidiens. Début 2003, sur les 41 quotidiens en circulation, les 6 quotidiens publics tirent 97 000 ex/jour sur un total de 1 501 000 ex. En dehors du « Joradp » et de « Chacha essaghira » de l'Entv, il n'y a plus d'hebdomadaires publics. L'audiovisuel reste totalement « dominé » par une télé « unique » et une radio « unique », dont la « pénétration » et l'influence sur les attitudes et les comportements restent encore à rechercher. A noter que bien des efforts ont été faits, depuis 2003, tout particulièrement en matière de travail radiophonique de proximité (les trois chaînes nationales et, surtout, les radios locales, radio El Bahdja). Pour le reste, les paraboles captant les chaînes étrangères qui couvrent littéralement les toits des immeubles et des bidonvilles et les cybercafés qui se comptent par milliers à travers le pays (5000) amènent surtout à se poser des questions. Et le « tout-numérique » annoncé pour très bientôt aura, on s'en doute, des effets bien surprenants. Le plus grand gouffre se situant au niveau du contenu et non de la « quincallerie ». Au secteur privé, puisque l'« aventure intellectuelle » commencée en 1990 entre copains - des copains assez vite rejoints et dépassés par des coquins - est presque terminée, et l'on est en train d'aborder une autre étape, avec l'argent roi et où les Spa sont en train de remplacer, peu à peu, les Sarl du point de départ (ainsi « El Watan » et « El Khabar » sont devenues des Spa pour se permettre de véritables stratégies de diversification). De toute façon, il ne faut pas oublier que les méthodes rigoureuses de gestion économique des entreprises de presse ont mis plus d'une décennie avant que les règles ne s'imposent aux Etats-Unis et plus de deux décennies en Europe. En Algérie, avec la libéralisation du marché de la presse écrite et avec l'ouverture du marché à la presse étrangère (depuis 1998 pour la presse périodique et 1999 pour la presse quotidienne), la généralisation de l'internet, le règne des Ntic et la concurrence de l'audiovisuel satellitaire étranger, les choses se sont accélérées. Le champ de la presse écrite paraît déjà saturé. Paraît seulement ! Car il reste encore des créneaux vierges, dont celui de la presse périodique spécialisée et, aussi et surtout, celui de la presse régionale et locale. Pour la presse périodique spécialisée, les difficultés sont liées, d'abord et avant tout, à la rareté des moyens d'impression adaptés (couleurs, formats spécifiques, délais) et aux coûts de production encore très élevés. Il y a aussi l'inexistence de journalistes spécialisés et de publics assez larges ou restreints demandeurs de produits de grande qualité pour permettre la rentabilité. Le dernier champ a été le moins exploité certainement à cause de la concentration des imprimeries de presse à Alger (6 avec celle d'« El Watan »-« El Khabar »), Constantine (1) et Oran (1) et des journalistes professionnels expérimentés au niveau de ces mêmes villes. De plus, il y a encore, bien ancrée, cette propension (des éditeurs beaucoup plus que des journalistes) à mépriser le « local » et l'information de proximité et à ne vouloir faire que du national, de l'international, ainsi d'ailleurs que du commentaire et de l'analyse. Et ce pour des raisons évidentes liées à l'influence politique, politicienne et affairiste. Ainsi, de 1990 à 1999, sur les 700 titres créés, 214 l'ont été hors d'Alger (dont 43 à Oran et 35 à Constantine), mais seuls 71 avaient un contenu informatif local. Ah ! j'allais oublier un aspect important : l'expansion rapide de l'industrie de la presse et de la communication a entraîné l'Université algérienne à s'impliquer de plus en plus largement dans la formation des journalistes et autres communicateurs. Aujourd'hui, des milliers de jeunes sont formés : à Alger, Oran, Annaba, Constantine, Blida, Médéa, Sétif... pour exercer en tant que journaliste ou communicateur. Sans parler des centres privés qui pullulent.