En collaboration avec l'école de formation paramédicale, la direction de la santé et de la population de Guelma a organisé, jeudi dernier à la Maison de la culture, une journée de sensibilisation sur le rôle du Centre intermédiaire de santé mentale (CISM), qui a regroupé environ 120 participants, entre conférenciers et professionnels publics (plusieurs psychiatres de l'est du pays), ainsi que des associations comme celle des diabétiques et celle de la lutte contre la toxicomanie. Cette journée vient en continuité, nous dira le docteur Rachid Kirati, DSP de Guelma, avec le séminaire national sur l'évaluation de la santé mentale, tenu à Alger, il y a quelques mois. M. Boudef, professeur en psychiatrie de l'EHS Er-Razi de Annaba parlera de « l'intérêt du CISM dans le cadre de la santé mentale en Algérie », disant en substance, qu'outre qu'il compense le déficit en lits de psychiatrie, le CISM constitue une évolution dans les stratégies de prise en charge du malade, dans la mesure où il joue un rôle d'intermédiaire entre la famille et les institutions de santé. Aussi, il y a une diminution du coût de la prise en charge par l'Etat, ce qui relève de l'économie de la santé, et un gain de qualité de la vie pour le malade. Les activités de soins et de prévention du CISM sont nombreuses. Le docteur R. Kirati, quant à lui, énumérera les différents textes de loi ayant trait à la santé mentale. Dans son intervention intitulée « Population prise en charge par le CISM de Guelma », le docteur M. Bouchemal, assistant en psychiatrie au CISM de Guelma, nous apprendra que selon une étude rétrospective réalisée durant la période s'étalant du 1er avril 2004 au 31 mars dernier, l'on a enregistré 2908 consultations (enfants, adolescents et adultes) au CISM de Guelma, lequel a ouvert ses portes à l'hôpital de jour Ibn Zoher en 2001 ; cela pour ce qui est du secteur sanitaire de Guelma (car il y en a 3 autres à travers la wilaya). « On note une augmentation sensible du nombre de consultations au fil des mois, mais par contre, pas de prédominance d'un sexe », ajoutera-t-il. Et de faire remarquer cela : « Le nombre de consultations en matière de maladies chroniques (schizophrénie, dépression) occupe la première place, et cela est dû au fait que ces patients nécessitent des contrôles rapprochés, ce qui s'est traduit par une baisse significative des rechutes et du recours à l'hospitalisation. » D'autres affections sont également prises en charge, le stress post-traumatique, la toxicomanie, etc. Cependant, il faut relever aussi que plusieurs malades mentaux continuent de déambuler dans les rues de la ville de Guelma, livrés à eux-mêmes.