La profanation de plusieurs caveaux familiaux et tombes au cimetière chrétien de Annaba a mis en émoi la population locale. Cette profanation, qui coïncide avec l'arrivée de touristes français dont certains sont natifs de la ville et de sa région, a fait l'objet de nombreuses discussions sur la place publique locale. La rédaction de notre journal a été submergée par les appels téléphoniques de citoyens français, principalement de la région du Midi de la France. Ils ont exprimé leur condamnation de pareils actes. « Nous sommes certains que les auteurs n'ont rien à voir avec ce sentiment de sympathie et d'amitié qui unit les deux peuples des deux rives de la méditerranée. Nous sommes confiants en l'efficacité des services de sécurité algériens quant à l'identification et l'arrestation de ces auteurs qui n'ont pas eu de respect pour les morts », a déclaré, au téléphone, M. Notholi affirmant représenter les Français pieds-noirs natifs des régions de l'est du pays. Une plainte contre X a été déposée par le président de l'Association de protection des cimetières français de la région Est. Les services de la sûreté de Annaba ont été informés du viol de plusieurs dizaines de caveaux familiaux, la profanation de 200 tombes au cimetière français sis au boulevard Che Guevara, du vol d'objets de valeur ainsi que des pièces en différents métaux. Quelques heures à peine après la plainte, tombaient les premiers résultats de l'enquête par les éléments de la police judiciaire. Ils ont déterminé la destination prise par la totalité des effets volés et identifié un des auteurs de cet acte. Ces effets, en bronze pour la plupart, ont tous été récupérés. Ils avaient été vendus à une société privée de récupération des déchets ferreux par un employé des services d'hygiène de la commune de Annaba. Le 27 avril 2005, profitant de cette qualité et en habitué du cimetière, cet employé aurait réussi à tromper la vigilance du gardien. Il aurait violé, profané et saccagé caveaux et tombes pour s'emparer de tout ce qui s'y trouvait. Le commerce des déchets ferreux étant en plein essor dans la wilaya, c'est cette piste que les enquêteurs ont exploitée en tout premier lieu. Ce qui leur a permis de localiser les objets parmi un amas de ferraille, d'interpeller aussitôt le gérant de la société en question et, grâce aux renseignements fournis par ce dernier, d'identifier et d'arrêter le présumé coupable. Il a été présenté et placé sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Annaba. Quant au propriétaire de la société de récupération, il a fait l'objet d'une citation directe. Conduite par M. Jean-Pierre Bartoloni, président de l'Association des pieds-noirs de Annaba, la délégation des quelque 200 Français s'était rendue au cimetière français pour des moments de recueillement.