Se trouvant en état d'abandon total, l'école primaire Herizi Ferhat, établissement situé au centre de la ville de M'sila, a été fermée samedi dernier par la décision de ses 16 enseignants, qui ont renvoyé les 398 élèves que compte cette école, et refusent d'exercer dans des conditions qui sont devenues pour le moins insoutenables. Alertés par cette nouvelle forme de contestation, les parents d'élèves se sont rendus en masse à l'école pour s'enquérir de la situation. Visitant les lieux, ils ont été sidérés par l'état d'abandon caractérisant cet établissement : les classes sont jonchées de détritus, de résidus de craie, de papier, et le mobilier se trouve dans un état de délabrement indescriptible. Cette école, conçue pour être un prototype avec l'utilisation de la brique silico-calcaire, est menacée d'effondrement, notamment dans certains endroits de la structure. Cette nouvelle conception a fait que les classes manquent d'aération, réalisées dans une configuration filiforme, ne permettant pas aux mômes de suivre leurs cours. L'insalubrité est à son comble au niveau des toilettes, lesquelles dégagent des odeurs nauséabondes qui ne sont pas faites pour stimuler la concentration des enfants. Plusieurs enseignants et élèves sous l'effet des poussières de différentes natures sont malades jusqu'à développer des allergies. Dans une lettre adressée au P/APC de M'sila, le directeur explique la situation que vivent élèves et enseignants depuis 20 jours, date du dernier passage de l'agent d'entretien, notamment l'état des lieux et les conséquences de cette situation sur la santé de la population de cet établissement. Aucune réponse ne nous est parvenue du P/APC dira le directeur, et la dégradation s'est accentuée. Les promesses du secrétaire général de l'APC sont restées lettre morte, nous dira ce dernier avec amertume. « Plus grave, a-t-il soutenu, en voulant porter le problème à la connaissance du chef de daïra de M'sila, ce dernier m'a fermée la porte au nez ». L'inspecteur de l'éducation, rencontré sur les lieux, nous dira que lui-même est intervenu auprès de l'APC pour régler le problème d'entretien des classes, mais que rien n'a été fait de ce côté-là. Les parents d'élèves, alertés des conditions dans lesquelles leurs enfants poursuivent leurs études, ont décidé de prendre langue avec le P/APC et réitèrent les doléances du directeur de l'école et de son inspecteur. En attendant, les enseignants sont déterminés à ne pas reprendre le travail tant que les conditions d'hygiène n'ont pas été améliorées.