La brucellose, maladie touchant l'homme et l'animal, sévissant depuis des années d'une manière implacable dans cette wilaya pastorale, a frappé sans distinction, homme et cheptel en ce début d'année 2005. Une maladie qui ne semble pas contenir et encore moins atténuer ses effets sur les populations rurales et le cheptel. Au terme du premier trimestre de l'année en cours, 726 personnes contaminées par la maladie ont été enregistrées dans les 4 secteurs sanitaires de la wilaya, nous a-t-on déclaré à la direction de la santé. Ce chiffre enregistré au 1er trimestre de cette année constitue un indice révélateur de l'épidémie qui s'annonce, si on se réfère à l'année 2004, où il a été enregistré, nous dira le responsable de la prévention de cette direction, 1085 cas touchés par la maladie. Les cas enregistrés au 1er trimestre en cours représentent plus de 65 % des cas comptabilisés pendant l'année entière de 2004. Cette maladie a touché fortement la région de Aïn Melh, où il a été recensé jusqu'au 20 avril dernier 439 cas, suivie de la région de Bou Saâda avec 221 personnes contaminées, dont 69 cas enregistrés dans la seule ville de Bou Saâda. Le problème qui se pose maintenant, nous dira le responsable de la prévention à la direction de la santé, réside dans l'indisponibilité presque totale du médicament, notamment la Rifampycine. Et pour illustrer cette difficile situation, liée à l'indisponibilité du médicament, on a été obligé, dira ce responsable, de consacrer 15 boîtes reçues le 23 avril dernier aux femmes enceintes et aux enfants. La brucellose est une maladie professionnelle qui atteint principalement la population vivant et travaillant au contact des animaux en milieu rural (vétérinaires, éleveurs, bergers, marchands). Les statistiques dont nous disposons ne font pas la distinction entre les personnes, en ne précisant pas si celles contaminées relèvent des professionnels ou des centres contaminés par absorption de lait cru ou produits de fabrication artisanal, à partir du lait contaminé. La contamination par voie digestive est la plus répandue chez nous, par le fait que la pratique de l'élevage se fait dans les villes mêmes, et Bou Saâda est un exemple édifiant. Au niveau du service vétérinaire à la direction des services agricoles de la wilaya, la brucellose sévit dans des foyers qui sont devenus classiques. A Bou Saâda, il a été enregistré, au premier trimestre de cette année, 84 caprins affectés ; Medjdel avec 7 cas, et exceptionnellement Khatouti Ced Djir (KCD) où il a été enregistré 51 cas, ce qui constitue pour le chef de service vétérinaire une véritable flambée. La prévention de la brucellose repose, nous dira Rachid Bouabous, inspecteur vétérinaire à la DSA de M'sila, avant tout sur le dépistage des animaux contaminés par l'abattage systématique des animaux atteints. C'est dans ce contexte que les animaux contaminés à KCD et Medjedel ont été abattus. L'opération d'abattage est en cours à Bou Saâda. A voir de plus près, il y a tout de même une incohérence entre les structures de la santé (DSP) et les services vétérinaires (DSA), où il a été enregistré au secteur sanitaire de Aïn Melh une flambée de cas de personnes infectées par la maladie, où pas moins de 439 cas ont été recensés, alors que le service vétérinaire n'a enregistré aucun cas de brucellose au niveau du cheptel de la région de Aïn Melh. C'est quand même bizarre. Sinon pour le reste, dans le bilan de dépistage de janvier à fin avril, il a été procédé au prélèvement en vue d'analyse au laboratoire 660 caprins et 383 bovins. Par ailleurs, a soutenu le responsable du service vétérinaire, la campagne de vaccination contre la clavelée et la fièvre aphteuse suit son cours normal. Du 1er mars au 17 avril dernier, cette vaccination a touché plus de 290 000 têtes bovines contre la clavelée et plus de 3500 têtes bovines contre la fièvre aphteuse.