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Syndrome, qui a peur de la langue amazighe ?
Allons boire à la fontaine du bassin !
Publié dans El Watan le 05 - 05 - 2005

Désormais, dit le grand romancier kirghize, Tchinguiz Aïtmatov, l'homme n'aura plus jamais l'occasion de donner naissance à de nouvelles langues. »
« C'est pourquoi, ajoute-t-il avec vigueur, il est essentiel pour lui de préserver et d'enrichir celles qui ont toujours existé jusque-là. » Pour les baâthistes de chez nous, la langue amazighe, puisqu'il s'agit d'elle ici, ne serait qu'un simple dialecte qui ne s'écrit pas, c'est-à-dire, incapable de développer et de véhiculer de grands concepts. Pour les extrémistes d'entre eux encore, elle n'est pas chez elle ! Toute langue, n'en déplaise aux tenants de cette fausse théorie, est, à la base, un dialecte, dut-elle être l'anglais, le français, l'arabe ou autre. On le sait, et on le voit de nos jours, c'est la gestion sociopolitique, la mauvaise bien sûr, qui ravale l'état d'un parler ou le fait accéder au statut de langue officielle. Les champions du fanatisme religieux, quant à eux, oublient ou feignent d'oublier le caractère hautement significatif de la langue dans la nomenclature du vivant. Faut-il encore rappeler ces émeutiers à la raison ? La langue, selon le saint Coran, est un signe de la toute-puissance d'Allah. « Et parmi ses signes, la création des cieux et de la terre et la variété de vos idiomes et de vos couleurs . » Sourate 49, verset 13. Par ailleurs, l'homme, représenté par Adam, a été invité, dès le départ, à faire l'apprentissage de tous les noms, de tous les concepts : « Et Il apprit à Adam tous les noms (de toutes choses), puis Il les présenta aux Anges et dit : informez-moi des noms de ceux-là, si vous êtes crédibles. » Sourate 2, verset 31. Où est donc le problème, et pourquoi toutes ces gesticulations frénétiques de la part de ceux qui n'acceptent que la moitié de la vérité révélée ? Ce ne sont pas les trois millions de vocables de la langue arabe qui font de nous un grand pays, un grand peuple, sinon nous serions la plus puissante nation du monde. La richesse linguistique, en tant que telle, n'a rien à apporter à l'homme, c'est, plutôt, l'homme qui donne à la langue son véritable statut tout en se situant lui-même par rapport à elle. Autant de force de conceptualisation, autant de développement linguistique. Car, tout compte fait, l'homme est égal à la langue qu'il véhicule, et vice-versa. Sur ce sujet, un bel exemple vient de nous être donné par le regretté Belkacem Aït Ouyahia, l'ex-président du Haut-Conseil de l'amazighité. Grâce à lui, les fables de Jean de La Fontaine (1621-1695) font, pour la première fois, la traversée de la Méditerranée, en direction de l'Afrique du Nord. Oui, tenez-vous bien, La Fontaine parle tamazight ! Une cinquantaine de fables de cet élève d'Ibn Al Muqaffa‘ (714-759) et d'Esope (620-560) av. J.-C., ont été adaptées, avec bonheur, dans la langue de Si Mohand u M'hand et de tant d'autres grands poètes. Pourquoi donc tant de vacarme de part et d'autre lorsqu'il s'agit d'un bien commun, constitutif de toute la nation algérienne ? Où est le mal à vouloir mettre en valeur une langue bien de chez nous, en l'occurrence tamazight ? Sinon, à quoi bon montrer quelque fierté d'être les descendants d'un Jugurtha, d'un Yaghmorassen, d'un Ibn Tumart, d'un Si Mohand u M'hand et de tant d'autres grands hommes de notre histoire ? Faut-il alors incriminer ces derniers pour avoir fait usage de leur langue maternelle, les jeter dans les oubliettes de l'histoire et en finir avec notre passé ? Prenons le cas de nos voisins italiens. Au XIIIe siècle, à l'étonnement de tous, Dante Alighieri (1265-1321), fuyant un pouvoir trop attaché à la cité du Vatican, compose en italien, c'est-à-dire dans la langue vernaculaire, sa fameuse Divine comédie, et c'est, aussitôt, la consécration d'une langue qui n'a cessé, depuis, de véhiculer les plus belles choses de l'esprit humain. Il y eut, à sa suite, Pétrarque (1304-1374), Boccace (1349-1351), le grand mouvement de la Renaissance, Manzoni, Leopardi, Quasimodo, Alberto Moravia, Elsa Morante, Italo Calvino et jusqu'au grand sémiologue et romancier Umberto Eco. Les Anglais, sous le haut patronage d'un gouvernant éclairé, le roi James, réussirent, en 1611, la gageure exceptionnelle, celle de s'unifier derrière une langue. Au bout de six ans d'un travail acharné, des spécialistes des langues anciennes et des questions bibliques finirent par élaborer ce qu'on a appelé, depuis, The authorized version of the Bible. Et même s'il y eut une bataille rangée entre ceux qui donnaient la primauté au style de cette Bible, et ceux qui ont toujours considéré Shakespeare comme le seul à avoir vraiment resserré le rang des Anglais derrière leur langue, il n'en demeure pas moins que le fait linguistique a été mis, à juste titre, au-devant de la scène. En ce temps où l'homme s'est mis à voyager en dehors du système solaire, par son esprit et par son imagination, à fouiner dans les profondeurs abyssales de son propre monde biologique, ne serait-il pas salutaire, pour nous, de se montrer respectueux de nous-mêmes et des choses de l'esprit en général ? Allons donc, ensemble, nous rafraîchir à Tala n tmedwin (la fontaine des bassins), celle que le regretté Belkacem Aït Ouyahia a bien voulu mettre à notre disposition en toute générosité.

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