Ne me glorifiez pas, et si vous avez à le faire, les enseignants le méritent amplement. » Ce sont là les propos de la directrice du CEM de Aïn Defla, Mme Aïcha Guerfia. Ainsi modeste, la directrice, sollicitée pour nous donner les raisons ayant amené ce CEM à enregistrer le plus fort taux de réussite au BEF de la wilaya, ne parle que des enseignants, relevant leur sérieux et leur abnégation. A leur tour, parmi ces derniers, ceux à qui nous avons posé la question de savoir pourquoi le CEM est classé premier ne tarissent pas d'éloges sur la directrice. D'abord, sachons que ce CEM de Aïn Defla, quartier populaire sur les hauteurs de Guelma, a enregistré le taux de 83, 46% de réussite au BEF, dépassant le CEM Mohamed Abdou du centre-ville, le plus ancien de la wilaya de Guelma et qui passait jusqu'à il y a quelques années pour le meilleur établissement du cycle moyen, qui, lui, est classé cette année deuxième avec un taux de 67,88%. Le plus faible taux (10, 47%) revient au CEM des 26 Coopératives classé soixantième parce que, sur 88 lauréats, seuls 9 ont réussi. C'est la troisième année consécutive que le CEM de Aïn Defla vient en tête au niveau de la wilaya. En 2002-2003, avec un taux de 81,21%, il s'est classé premier à l'échelle nationale. Le CEM est fréquenté chaque année par plus de 500 élèves, dont plus de 50% sont pauvres. Donc, cela démontre, s'il en est, que ni le milieu social ni le niveau intellectuel des parents ne constituent une référence pour le bon travail et la réussite des élèves. Salah Djebabla, enseignant de français, nous dira : « Ce que je peux dire, c'est que je travaille dans un établissement où toutes les commodités sont disponibles. J'ai de bons rapports avec la directrice ainsi qu'avec l'ensemble de mes collègues et de mes disciples. Ces résultats s'expliquent par le fait que, sûrement, à quelque niveau que ce soit, il y a l'envie et la volonté de travailler, de mener à bien cette mission d'enseigner ; cela constitue un bon départ, le reste, qui n'est pas des moindres, question disponibilité morale et matérielle, il n'y a aucun problème. » La directrice, cela saute aux yeux, travaille avec amour et passion et dit que son but, c'est l'élève. « Nous ne faisons qu'appliquer le programme du ministère en matière pédagogique et nous les appliquons avec rigueur », ajoute-t-elle, le test d'évaluation du début de l'année du niveau des élèves de la 7e et le suivi des séances de rattrapage sont pris très au sérieux. En plus, il y a une coordination avec les écoles primaires, l'école Mohamed Bounab et celle des Frères Meddour, pourvoyant chaque année le CEM, et ce, pour pallier les insuffisances concernant chaque matière, constatées chez certains élèves. Il y a donc, au préalable, un travail en amont. Par ailleurs, les sujets de composition sont adaptés aux modèles officiels du ministère de l'Education et qui sont souvent plus difficiles que ceux proposés généralement lors de l'examen du BEF. L'on nous apprend que l'établissement ne passe pas ou rarement les élèves en conseil de discipline ; cette année par exemple, il n'y en a eu qu'un, et il n'y avait pas moyen d'y surseoir ou de l'éviter. « Avant d'être des élèves, ce sont mes enfants. Oui, je ne suis pas la directrice, je suis la mère de ces enfants, ils se confient à moi, et je les aide autant que faire se peut ; et avant l'instruction, il y a l'éducation, nous insistons là-dessus », astime la directrice. Les cours de psychologie qu'elle a appris lors de stages, elle les applique à la lettre ; elle écoute les enfants en difficulté ainsi que leurs parents. Elle s'occupe de chaque cas individuellement et ne laisse pas les problèmes s'accumuler. La communication constitue donc un élément important dans la gestion de l'établissement. Cela crée une convivialité, selon Hassan Agabi, enseignant,, un climat serein et tranquille dans lequel il est aisé de travailler aussi bien pour les enseignants que pour les élèves. Parlant de l'encadrement et du personnel de l'administration, la directrice dira : « Nous formons une équipe, voire une famille. » Pour le président de l'association des parents d'élèves, Dr Kahelrass, « le CEM renferme une bonne équipe compétente. On remarque le sérieux dans le suivi des élèves. Pour d'autres, cela est pris pour de la sévérité. Nous avons des contacts permanents avec l'encadrement, sans pour autant nous immiscer dans son travail. Sérieux et stricts, les enseignants ne donnent aux élèves que les notes que ces derniers méritent. » En 2002-2003, l'association a gratifié les enseignants d'une attestation de reconnaissance et de cadeaux. On aura compris que le secret de la bonne marche de cet établissement et de la réussite des élèves n'est autre que le travail, l'effort quotidien de tout un chacun.