A l'occasion de la Journée mondiale de la sage-femme, l'Association algérienne pour la planification familiale (AAPF), en collaboration avec la direction de la population au ministère de la Santé, a organisé, hier à la bibliothèque du Hamma, à Alger, une journée sur la santé de la mère et de l'enfant. Un thème retenu, cette année, par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'OMS a tiré la sonnette d'alarme concernant le taux élevé de la mortalité infantile dans certains pays. « Plus inquiétante encore est la situation de 43 pays représentant les 12% restants de la population mondiale et où la mortalité des moins de cinq ans, ne recule plus ou a même tendance à augmenter à nouveau », signale l'OMS dans le rapport mondial de la santé 2005. Pour Mme Djadi Chaïa, du secteur sanitaire de Kouba et membre du comité de wilaya de l'association, cette journée est très importante pour les sages-femmes qui ont besoin de renforcer les liens entre elles. Cette journée d'information et de formation permettra à ce personnel médical de se mettre à jour par rapport aux nouvelles méthodes de prises en charge. Des communications portant sur la morbidité obstétricale, la mortalité infantile, les risques infectieux, le cancer du col et la contraception par les implants ont été présentées. Selon Mme Djadi, cette nouvelle technique (contraception par les implants) n'est pas encore pratiquée en Algérie. « Il s'agit d'une hormone qui est libérée dans le corps à partir de capsules insérées sous la peau. Sa durée de vie est de cinq années », a-t-elle expliqué. Elle a signalé que des négociations sont en cours avec des laboratoires pour sa commercialisation en Algérie. Par ailleurs, M. Amokrane de la direction de la population au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a présenté les résultats préliminaires de l'enquête réalisée en 2004 durant une période de trois mois (septembre 2004 à décembre 2004) sur la santé maternelle et périnatale. Cette enquête commandée par l'OMS (Genève) pour 54 pays pilotes a été réalisée dans trois villes du pays, à savoir Alger, Mascara et Skikda. L'objectif de cette enquête est d'arriver à mettre en place une stratégie mondiale de prise en charge par régions et sous-régions après avoir déterminé les profils de chaque maternité du pays, de la région et de la sous-région. Selon M. Amokrane, le sujet d'enquête a également concerné la wilaya de Constantine qui enregistre le taux brut le plus élevé de mortalité infantile de moins d'un an dans tout le pays. L'enquête a porté ainsi sur le mode d'accouchement, les soins prodigués et la suite des couches. Les résultats en question concernent uniquement la wilaya d'Alger. Sur près d'une dizaine de maternités de la capitale, 8987 accouchements ont été enregistrés durant cette période avec 9166 naissances et 191 morts-nés avec 2% de naissances multiples. Ainsi, il a été constaté que la césarienne est en nette augmentation dans certains établissements, alors qu'elle est moins pratiquée dans d'autres. La maternité de l'hôpital de Beni Messous figure en tête et sera suivie de celle de Bologhine avec une moyenne de 22%. L'utilisation du forceps est aussi plus répandue dans les maternités de Kouba et de Bologhine. Quant aux accouchements provoqués, l'enquête a révélé qu'ils ont également atteint un niveau élevé avec une moyenne de 23%. L'hôpital de Beni Messous est classé au premier rang. Pour ce qui est de la mortalité maternelle, deux cas ont été signalés durant cette période dans deux maternités (Kouba et El Harrach). Les résultats de l'enquête ont montré que 10% des naissances présentaient des malformations congénitales et 7,5% avaient subi des traumatismes obstétricaux. Les résultats définitifs pour les trois wilayas seront présentés le 11 juillet prochain à l'occasion de la Journée mondiale de la population.